En 2046, les millenials représenteront 91 % des millionnaires et détiendront 82 % du patrimoine total. / Wavebreak Media / Photononstop / Wavebreak Media / Photononstop

L’arrivée des nouveaux entrepreneurs issus de la génération « millennials » va bousculer le monde des millionnaires, affirme une étude commandée par la Banque Neuflize OBC au cabinet Asterès. Pour l’instant, moins de 5 % des millionnaires français, soit quelque 30 000 personnes, sont des millennials, c’est-à-dire des personnes de moins de 40 ans. Cette population détient une richesse estimée à 40 milliards d’euros.

Entre 2016 et 2026, la moitié des nouveaux venus au sein du club des grandes fortunes françaises seront des millennials. Près de la totalité des nouveaux millionnaires entre 2026 et 2036 seront nés après 1980 et plus de 90 % de la nouvelle richesse créée au cours de cette décennie-là le sera par les jeunes générations. En 2046, ces derniers représenteront 91 % des millionnaires et détiendront 82 % du patrimoine total.

En matière de choix de leurs investissements, les millennials se montrent très prudents : 43 % d’entre eux se considèrent comme « conservateurs », contre 31 % pour la génération d’après-guerre. Cette prudence se traduit par une préférence marquée pour la liquidité et pour les actifs susceptibles de générer un revenu.

Des actifs avec des revenus à court terme

Parmi les individus disposant d’au moins 3 millions de dollars à investir, 7 sur 10 privilégient ainsi les actifs susceptibles de générer un revenu à court terme à ceux ayant un meilleur rendement à long terme. La perspective de percevoir des revenus réguliers les pousse aussi à s’intéresser davantage que leurs parents et grands-parents aux actifs matériels comme l’immobilier (90 %, 72 % et 67 % respectivement). Par ailleurs, 47 % de leur patrimoine financier est détenu sous forme de liquidités, contre 30 % pour leurs parents et 16 % de leurs grands-parents.

« Les millennials ont été profondément marqués par la crise de 2008, explique Nicolas Bouzou, fondateur d’Asterès. Ils demandent à la fois de la sécurité, de la rentabilité mais aussi du sens, trois injonctions apparemment contradictoires pour une banque. » Les seuls placements pour lesquels cette population accepte un profil de risque plus élevé sont les investissements socialement responsables (ISR), auxquels ils prêtent davantage d’intérêt que leurs aînés. 

Moins de donations directes

Parmi les individus disposant d’un patrimoine d’au moins 3 millions de dollars, 32 % investissent dans des entreprises socialement responsables (contre 15 à 24 % pour les générations précédentes). Les femmes sont à la pointe de cette tendance : 18 % d’entre elles détiennent des actifs « responsables » contre 10 % pour les hommes. Toutefois, l’écart se réduit, avec presque autant d’hommes que de femmes se disant intéressés par cette classe d’actifs.

Par ailleurs, leur côté entrepreneurial influence leur rapport à la philanthropie et au bénévolat. Les jeunes millionnaires sont ainsi moins susceptibles de faire des donations directes, mais plus susceptibles de considérer que leur impact positif sur le monde se matérialise à travers leurs manières de vivre, de consommer, de travailler et d’investir.

Parmi les individus disposant d’un patrimoine d’au moins 3 millions de dollars, seulement 36 % des millennials font des dons, contre respectivement 69 % et 71 % pour les deux générations précédentes. Mais 32 % investissent dans des entreprises socialement responsables (contre 15 à 24 % pour les générations précédentes).