La Reine des Neiges 2 - Première bande-annonce
Durée : 02:09

« Où est la petite amie d’Elsa ? » Telle est la question qui a recouvert les réseaux sociaux, mardi 13 février, après la diffusion de la première bande-annonce de La Reine des neiges 2. « Alors Disney Est-ce qu’Elsa va avoir sa petite amie ou pas ? », pouvait-on lire ici ; « si Elsa ne révèle pas qu’elle est lesbienne dans La Reine des neiges 2, alors, ça sert à quoi ? », s’interrogeait quelqu’un d’autre .

Les théories sur l’homosexualité d’Elsa, héroïne du premier volet du plus gros succès commercial de Disney en dessin animé, ne datent pas d’hier. Dès sa sortie en 2013, le film a souvent été interprété comme une métaphore du parcours vécu par de nombreuses personnes homosexuelles. L’histoire : la princesse Elsa se découvre des pouvoirs magiques qu’elle est forcée de cacher. Elle décide finalement, pour ne pas blesser les siens et s’émanciper, de partir vivre sa vie comme elle l’entend, sans dissimuler ses pouvoirs, ni s’empêcher de les utiliser.

« Libérée, délivrée », un coming out ?

Les paroles de la fameuse chanson Libérée, délivrée peuvent aussi sonner comme un coming out, ce que de nombreuses personnes LGBTQ avaient, à l’époque, salué : « Ici, je vis la vie que j’ai choisie/Je suis partie pour reconstruire ma vie/C’est dit, c’est ainsi/Libérée, délivrée/Je ne mentirai plus jamais. » La version originale des paroles (Let It Go) se prête encore plus à cette interprétation.

Qui plus est, La Reine des neiges se veut un dessin animé progressiste, mettant en scène deux princesses fortes, indépendantes, bien éloignées des standards auxquels Disney avait longtemps habitué son public. Contrairement à la plupart de ses princesses, Disney n’a pas doté Elsa de prince charmant – et sa quête n’a rien à voir avec l’amour romantique.

« J’espère que Disney fera d’Elsa une princesse lesbienne. Imaginez à quel point ce serait emblématique. » En 2016, après l’annonce d’une suite à La Reine des neiges, la question a été relancée sur Twitter, notamment par la féministe Alexis Isabel. Une campagne avait alors émergé avec le mot-clé #GiveElsaAGirlfriend (donnez une petite amie à Elsa) et plusieurs pétitions. Alexis Isabel a précisé sa démarche dans une tribune publiée sur le site de MTV :

« En grandissant, je n’ai jamais vu une princesse tomber amoureuse d’une autre princesse – et les fillettes qui grandissent aujourd’hui non plus. L’industrie du divertissement nous a donné des filles qui tombent amoureuses de bêtes, des ogres qui s’éprennent d’humaines et même des femmes qui aiment des abeilles. Mais nous n’avons jamais eu la possibilité de voir une relation queer. »

Pour elle, « donner aux petites filles la chance de comprendre qu’une princesse peut aimer une autre princesse tout comme Cendrillon aime son prince charmant est vital pour leur développement. Personne ne mérite de se sentir isolé et désorienté sur son identité. Nous avons juste besoin qu’on nous montre qu’il existe d’autres options, d’autres types de princesses et d’autres moyens d’obtenir le “happy end” qu’on mérite. »

« Je ne peux rien confirmer ni démentir »

Disney répondra-t-il à ce souhait ? L’équipe de La Reine des neiges a savamment laissé planer le doute jusqu’ici. Jennifer Lee, coréalisatrice des deux films, a déclaré l’an dernier que l’équipe avait « des tonnes de discussions » à ce sujet.

« J’adore tout ce que les gens disent et pensent autour de notre film. J’aime qu’il crée du dialogue, qu’Elsa soit ce personnage fantastique qui parle à tant de personnes. On est incroyablement heureux d’être dans ces discussions. »

Idina Menzel, la voix originale du personnage, a, quant à elle, assuré en 2016 être « très heureuse » que des personnes réclament une Elsa lesbienne. Une possibilité que cela se produise dans ce deuxième opus, prévu pour novembre ? « Je ne peux rien confirmer ni démentir Si je vous le dis, je devrais vous tuer ! Je pense que, dans La Reine des neiges 1, elle était jeune, et donc elle était toujours en pleine réflexion. »

Dans un mouvement où la pop culture tend à mettre en scène davantage de diversité, qu’il s’agisse de personnages LGBTQ ou non blancs par exemple, se pourrait-il que Disney entre dans la danse, avec l’une de ses franchises les plus populaires ?

Rien n’est moins sûr, même si Disney a, très timidement, fait preuve d’un peu d’ouverture avec une scène de La Belle et la Bête, version 2017. Un « moment gay », selon le réalisateur du film Bill Condon, très furtif, qui aura suffi à déclencher les foudres de certains conservateurs américains, des autorités malaisiennes (qui ont censuré la scène), ou encore de la Russie (qui a interdit le film aux moins de 16 ans).

Ce qui n’a pas suffi à décourager les partisans d’une Elsa lesbienne, toujours à l’affût du moindre indice. Si beaucoup ont regretté que la bande-annonce ne fasse pas mention d’une potentielle histoire d’amour homosexuel, d’autres se sont attardés sur une courte image… Celle d’un personnage féminin jusqu’alors inconnu, aux longs cheveux bouclés, portant un pantalon. « C’est la petite amie d’Elsa et vous ne me ferez pas changer d’avis », a tweeté, en chœur avec d’autres, une internaute. Une théorie très commentée, même si beaucoup ont souligné que ce nouveau personnage semblait bien jeune pour endosser ce rôle.