De gauche à droite : Arnaud Rebotini, Cécile Togni, Corine, Alexandre Labrot et Sarah Kora Dayanova de l’Opéra de Paris, Kiddy Smile, Hakim Ghorab pour la manifestation Paramour Le Bal. / THOMAS GEFFRIER POUR LINK

La frénésie des bals viennois serait-elle en train de saisir Paris ? Le fameux Life Ball de Vienne, l’un des trois rendez-vous les plus courus parmi plus de 450 avec celui de l’Opéra et du Wiener Philharmoniker, vient de fêter ses 25 ans de lutte contre le sida, à Vienne (Autriche). Il sert de phare à un nouvel évènement parisien : Paramour Le Bal. Née le jeudi 14 février, jour de la Saint-Valentin, pilotée par Link, fonds de dotation contre le sida, la soirée, qui a rassemblé environ 1 800 personnes, s’est déroulée en partenariat avec la mairie de Paris, dans les somptueux salons d’honneur de l’Hôtel de Ville. La Garde républicaine y a lancé l’offensive avec les tambours de l’infanterie dans le grand escalier et le groupe de trompes de chasse ensuite. De quoi attiser l’ambiance qui n’a pas attendu longtemps pour décoller.

Plus performatif qu’une soirée viennoise, Paramour Le Bal a sorti le grand jeu. Un show a fait défiler une collection d’invités croisant des danseurs de l’Opéra national de Paris, les chanteuses Ornette et Corine, les travestis du cabaret La Madame Klaude mais aussi les DJ Kiddy Smile et Arnaud Rebotini. Le spectacle est aussi et d’abord dans la salle. Chic mais décontracté, bon enfant et toujours fun sous des rideaux de faux-cils et des chignons comme des proues de paquebot, le vestiaire de cette première édition de Paramour Le Bal déborde.

Tenues extravagantes

Certaines tenues sont furieusement extravagantes. D’autres se suffisent d’un accessoire choisi comme une manche de veston revue en immense aile blanche. Les chapeaux en tous genres pour tous les genres, du béret à la capeline en tulle, déplacent les classiques costards noirs ou les robes longues à ramages. Les talons culminent à des hauteurs telles que certaines se déchaussent ni vu ni connu quelques secondes pour mieux repartir à l’attaque. Mais les baskets courent aussi, plus vite, vers le bar pris d’assaut. On « selfie » à tout va sur fond d’immenses bouquets de ballons-cœurs rouges ou de grappes de boules à facettes qui font exploser de lumières les plafonds peints des salons.

Eve Plenel, directrice de Paris sans sida : « Il faut savoir qu’en 2016, il y a eu un millier de nouveaux cas de VIH à Paris »

La joie n’empêche pas le combat. Cette fête sert la cause de la lutte contre le sida et ses bénéfices seront reversés à différentes associations via Paris sans sida. Créé en 2016 à l’initiative de la mairie de Paris, adopté à l’unanimité par le Conseil de Paris, ce programme soutient une cinquantaine d’associations, services hospitaliers et centres de dépistages, afin de solidifier l’offre de santé sexuelle dans la capitale en faisant converger ses différents acteurs sur le terrain.

« Il faut savoir qu’en 2016, il y a eu un millier de nouveaux cas de VIH à Paris, précise Eve Plenel, directrice de Paris sans sida. 52 % sont des hommes gays ou bisexuels ; 38 % des hommes et des femmes nés en Afrique subsaharienne. Notre mission est de communiquer localement mais surtout d’aider à financer les initiatives privées. Cette année, les fonds levés pendant Paramour Le Bal viendront soutenir des associations liées au dépistage du VIH comme Afrique Avenir ou le 190, centre de santé sexuelle à Paris. » Prochain rendez-vous avec Paramour Le Bal : le 14 février 2020.

Sur le Web : www.paramourlebal.paris