Twitter existe depuis 2006, certains messages sont donc vieux de plus de dix ans. / DIPTENDU DUTTA / AFP

« Ce qu’on voit souvent en ce moment, ce sont des gens qui sont ostracisés à cause de choses qu’ils ont dites par le passé sur Twitter ou d’autres réseaux sociaux. » C’est ce qu’a rappelé le patron de Twitter, jeudi 14 février lors d’une conférence à San Francisco, rapporte le site spécialisé Recode. En ce sens, Jack Dorsey a expliqué réfléchir à un moyen de « clarifier » ces messages qui, dans certains cas, sont tirés de leur contexte afin de nuire à des internautes.

Aujourd’hui, il n’existe pas de moyen de modifier un tweet après publication. Seule leur suppression, ou le fait de citer un de ses anciens messages dans un nouveau tweet pour l’expliquer – mais cela implique de le remettre soi-même en lumière – est possible.

La fonctionnalité envisagée par Jack Dorsey n’est pas encore très aboutie, mais elle permettrait aux utilisateurs d’« ajouter du contexte à ce qu’ils ont pu tweeter et vouloir dire ». Il s’agirait de pouvoir associer un message d’explication à un tweet, qui apparaîtrait dans tous les retweets, même ceux effectués par le passé.

« C’est une approche, a ajouté Jack Dorsey. Je ne dis pas que c’est ce que nous allons faire, mais c’est le genre de questions que nous nous posons. » Jusqu’à présent, le patron de Twitter n’avait pas fait état de telles réflexions, alors que faire remonter de vieux tweets est devenu une pratique courante sur le réseau social, souvent pour nuire à des utilisateurs. Cette méthode est aussi souvent utilisée pour mettre les politiciens face à leurs contradictions.

Un réalisateur licencié par Disney

Ces derniers mois, plusieurs célébrités en ont fait les frais. James Gunn, le réalisateur des Gardiens de la Galaxie, a ainsi été évincé par Disney à cause d’anciens tweets contenant des plaisanteries sur la pédophilie ou le viol, exhumés par des voix influentes de l’extrême droite américaine. Le comédien Kevin Hart, qui devait présenter la cérémonie des Oscars 2019, a quant à lui fini par se retirer après que des tweets homophobes ont refait surface.

En France, le jeune chanteur Bilal Hassani, candidat français à l’Eurovision et régulièrement victime de campagnes de cyber-harcèlement, a vu remonter des tweets datant de ses 14 ans, accusant par exemple Israël de crime contre l’humanité – il jure ne pas en être l’auteur, affirmant qu’il partageait son compte avec d’autres à l’époque.

Ces derniers mois, de nombreuses célébrités ont quitté le réseau social, souvent pour cause de harcèlement, et l’exhumation de vieux tweets est une raison de plus de s’en écarter. Elles ne sont pas les seules : Twitter a annoncé il y a quelques jours avoir perdu, au dernier trimestre 2018, pas moins de 5 millions d’utilisateurs actifs.