Des rassemblements prévus samedi 16 février, d’autres dimanche, un possible retour sur les ronds-points… Trois mois après le début de la contestation, les appels à manifester sont très fragmentés pour l’acte XIV des « gilets jaunes ».

La mobilisation a décru lors des trois derniers samedis, notamment pour l’acte XIII qui a rassemblé 51 400 personnes, selon les chiffres du ministère de l’intérieur qui sont toutefois régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».

Pour l’acte XIV en préparation, les intentions du mouvement ont rarement été aussi peu lisibles à l’issue d’une semaine où deux « gilets jaunes » emblématiques, le chauffeur routier Eric Drouet et l’ex-boxeur Christophe Dettinger, ont été jugés à Paris.

Des rassemblements divers

Dans la capitale, plusieurs appels coexistent sur les réseaux sociaux, avec des mots d’ordre radicalement différents. L’un des plus populaires appelle à des « insurrections » et à « bloquer la place de l’Étoile le plus longtemps possible » samedi.

Le plus suivi donne, lui, rendez-vous dimanche sur l’artère parisienne, trois mois jour pour jour après le début du mouvement, pour une manifestation « déclarée et pacifique ». Le parcours prévoit de descendre les Champs-Elysées et de passer rive gauche devant l’Assemblée nationale, le ministère du travail et le Medef, avant de rallier le Champ de Mars.

A Bordeaux et Toulouse, autres places fortes de la contestation, des rassemblements sont prévus en début d’après-midi samedi, préludes à des défilés qui se sont souvent terminés par des violences.

En Midi-Pyrénées, mais aussi dans l’Est, plusieurs groupes appellent eux à fêter le troisième anniversaire du mouvement par un « retour aux sources », avec des rassemblements sur les ronds-points samedi dès le matin. Des rassemblements sont également prévus samedi dans d’autres métropoles, Marseille, Lyon, Nantes, Lille, et plusieurs autres villes : Nice, Saint-Étienne, Bourg-en-Bresse, Thionville, Rouen, Pontivy, Alençon, Reims, Boulogne-sur-Mer…

Les figures du mouvement se font discrètes

Les figures historiques du mouvement sont elles-mêmes plutôt discrètes sur leurs intentions, notamment Eric Drouet, contre qui le parquet de Paris a requis vendredi un mois de prison avec sursis pour organisation de rassemblements non autorisés.

Jeudi, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner avait par ailleurs dénoncé les velléités de « coup d’Etat » d’une autre figure des « gilets jaunes », Christophe Chalençon, filmé à son insu alors qu’il évoquait la perspective d’un renversement du pouvoir par des « para-militaires ».

Après trois mois de contestation, le soutien aux « gilets jaunes » s’effrite dans l’opinion. Pour la première fois depuis novembre, une majorité de Français (56 %) souhaitent que la mobilisation s’arrête, selon un sondage Elabe diffusé mercredi.