Mario Balotelli lors du match face à Amiens. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Un grand attaquant dans une équipe de football professionnel qui veut jouer les premiers rôles, ça change beaucoup de choses. La Palice eut apprécié cette sentence, les supporteurs de l’Olympique de Marseille ne pourront qu’acquiescer. Buteur face à Amiens lors de la victoire de l’OM (2-0), samedi 16 février, pour le compte de la de 25e journée de Ligue 1, Mario Balotelli a déjà inscrit trois buts en quatre matchs depuis son arrivée fin janvier. Et l’OM vient d’enchaîner une troisième victoire en trois rencontres, sa meilleure série depuis le début de saison. En perdition à Nice, l’Italien a déjà pris ses marques dans sa nouvelle équipe qui, elle, affiche enfin un visage conquérant depuis l’arrivée de ce buteur tant convoité.

Disponible dans le jeu, précieux dos au but, efficace dans le dernier geste, l’Italien a rapidement éteint les doutes entourant son état de forme et son degré d’implication. Mario Balotelli fait l’unanimité dans le groupe olympien, où il a rapidement été intégré : « Mario, on savait que c’était un bon coéquipier, cela nous avait été confirmé avant qu’il arrive. C’est un joueur apprécié. Il est en confiance, assez joyeux, tout le monde l’a bien intégré. Il ne se met pas en avant, il se montre disponible et souriant, montre sa motivation », avait expliqué son entraîneur, Rudi Garcia, en début de semaine.

« Il a besoin de se sentir aimé »

Un entraîneur qui a tout fait pour mettre son attaquant dans les meilleures dispositions possibles, quitte à renier ses principes de jeu érigés depuis le début de saison. Exit le 4-3-3 principalement utilisé, place au 4-4-2 permettant à l’attaquant de pointe de ne plus se retrouver isolé au milieu de la défense adverse. Etonné de recevoir aussi peu de ballons lors du match face à Reims, Mario Balotelli avait fait comprendre à son entraîneur qu’il n’était jamais aussi bon que lorsqu’il était soutenu par un autre attaquant, à l’image de son association avec Alasanne Pléa à Nice. Requête acceptée.

« Mario a besoin de soutien, que ce soit un deuxième attaquant, un meneur derrière lui ou deux attaquants derrière, pas trop excentrés alors que c’est plutôt notre jeu », a ainsi développé Rudi Garcia, très critiqué depuis le début de saison pour n’avoir pas su, justement, trouver la bonne formule avec les joueurs qu’il avait à disposition.

Résultat, l’OM revit. Et le stade Vélodrome avec. « Il a besoin de se sentir aimé », avait expliqué Rudi Garcia en début de semaine. De l’amour, les supporteurs de l’OM en ont à revendre. Mais ils ont aussi leur fierté, et nombreux restaient échaudés par les conditions de l’arrivée de « Super Mario » à Marseille.

Ils se rappellent encore de l’épisode estival, où la gourmandise de l’Italien et de son agent Mino Raiola avait fait capoter le transfert. Les longues discussions menées cet hiver, et le montant déboursé par la direction olympienne pour convaincre Balotelli de rejoindre le club pour une pige de cinq mois (on évoque une somme de 6 millions d’euros), ont fait grincer des dents.

De la raison à la passion ?

Symbolique mais symptomatique, une banderole « Olympique de Balo » déployée par la « boutique des supporters », située en face du Stade Vélodrome, n’a été que modérément appréciée par les autres supporteurs marseillais : on n’érige pas un joueur en héros après seulement quatre matchs, surtout s’il est amené à quitter le club à la fin de la saison.

Dans un entretien accordé à RMC, Mario Balotelli n’avait pas manqué de souligner qu’il espérait rester à Marseille « le plus longtemps possible (…) Les années passées, quand je venais à Marseille avec Nice, j’aimais déjà les supporters. Je souhaite que mes rapports avec eux soient encore plus forts avec le temps. Ils doivent nous donner du temps, être patients. C’est une belle relation, qui va s’améliorer avec le temps. »

La standing-ovation réservée à l’attaquant par les 50 000 supporteurs présents samedi après-midi semble faire chavirer ce mariage de raison vers une aventure plus passionnelle. L’ensemble du virage Nord a chanté son nom sur l’air du « Fratelli d’Italia », rappelant les hommages adressés à l’une des anciennes gloires du club, Fabrizio Ravanelli. Si Mario Balotelli continue à ce rythme, même les banderoles auront bientôt droit de cité.