Pour le département de Dordogne, la déviation doit permettre d’épargner et de sécuriser un site remarquable, pollué et menacé par le trafic de la route Bergerac-Sarlat. / THIBAUD MORITZ / AFP

Deux mille cinq cents à trois mille personnes, dont des élus locaux, ont manifesté samedi 16 février à Saint-Vincent-de-Cosse, en Dordogne, en faveur d’un projet routier prévoyant le contournement du village de Beynac-et-Cazenac, qui fait partie des « plus beaux villages de France », selon les chiffres donnés par les organisateurs.

Mi-janvier, le Conseil d’Etat a ordonné la suspension des travaux de ce projet de contournement routier de 3,2 km, au cœur d’une vallée très touristique. Il fait polémique depuis des années entre élux locaux et défenseurs de l’environnement et du patrimoine dont − l’animateur Stéphane Bern.

Pour le département de Dordogne, la déviation doit permettre d’épargner et de sécuriser un site remarquable, pollué et menacé par le trafic de la route Bergerac-Sarlat. Pour ses opposants, il va défigurer un site remarquable, accueillant plusieurs châteaux, et une vallée classée réserve de biosphère par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

« Ce combat, je le mène avec toutes les forces économiques, avec vous Périgourdins, quelles que soient nos opinions politiques, a déclaré le président socialiste du conseil départemental de Dordogne, Germinal Peiro. C’est à nous de décider de notre avenir. Ce combat de Beynac est emblématique de la défense du monde rural. »

Un collectif d’opposants au projet, Sauvons la vallée de la Dordogne, a dénoncé « la pression sur les élus » exercée par M. Peiro « aux frais du contribuable », estimant que « tous les moyens de communication du département ont été mobilisés » pour la manifestation. Et que les maires « n’ont pas d’autre choix que de se rendre à la manifestation » s’ils veulent obtenir des subventions de la part du département.

Depuis le début des travaux, le département de la Dordogne a engagé 15 millions d’euros et les entreprises ont déjà effectué la moitié du chantier, mais les défenseurs de l’environnement et du patrimoine n’ont pas renoncé à faire valoir leurs arguments. Il revient désormais au tribunal administratif de Bordeaux de se prononcer sur le fond.