Des documents du Journal officiel rédigés en écriture inclusive ? En novembre 2017, le premier ministre, Edouard Philiippe, a dit non à cette possibilité dans une circulaire. Mais c’est précisément ce point que l’association Groupement d’information et de soutien sur les questions sexuées et sexuelles (GISS) a décidé d’attaquer devant le Conseil d’Etat, lundi 18 février à 14 heures.

Le texte du 21 novembre 2017 édicte des « règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française ». Parmi elles : la féminisation des fonctions et métiers (cordonnière, écrivaine, agricultrice…) et l’emploi de formules « le candidat ou la candidate » dans les actes de recrutement. En revanche, le chef du gouvernement invite « à ne pas faire usage de l’écriture dite “inclusive” », un type de graphie qui prône des règles grammaticales plus neutres, visant à respecter l’égalité entre les sexes. Et ce, « notamment pour des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme ».

« Permettre l’apparition des femmes dans notre langage »

L’action du GISS contre cette circulaire est notamment « un recours de défense de la langue française », a expliqué l’avocat Benjamin Pitcho sur France Inter :

« On a souhaité défendre la liberté pour chacune et chacun de s’exprimer comme elle et il le souhaite, que ce soit avec un point médian [qui permet d’employer le masculin et le féminin dans un même mot, comme dans les candidat·e·s], que ce soit avec une règle quelconque, mais pour que tout le monde puisse apparaître dans notre langage, dans notre grammaire et notre syntaxe. »

Il évoque aussi l’idée de « permettre l’apparition des femmes dans notre langage ».

En droit, le GISS estime qu’il y a un « problème de séparation des pouvoirs » : « si le Parlement, par exemple, veut voter une loi qui utilise le point médian, on ne pourra pas en assurer la publication au Journal officiel. C’est un vrai problème de constitutionnalité. »

Écriture inclusive : « La langue façonne-t-elle les mentalités ou les mentalités façonnent-elles la langue ? »
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