Jean-Claude Romand, à la cour d’assise de Bourg-en-Bresse, France, le 25 juin 1995. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1996 pour avoir tué trois ans plus tôt cinq membres de sa famille, Jean-Claude Romand, a fait appel mardi 19 février de la décision de rejet de sa demande de libération conditionnelle, selon le parquet de Châteauroux cité par l’Agence France-presse (AFP). Condamné à la perpétuité en 1996, il est théoriquement libérable depuis 2015, après avoir purgé une période de sûreté de 22 ans.

Sa demande de libération conditionnelle lui avait été refusée le 8 février par le tribunal de l’application des peines de Châteauroux, lui laissant dix jours pour faire appel. Son avocat, Me Jean-Louis Abad, joint par l’AFP mardi en fin d’après-midi, a affirmé n’avoir aucun contact avec son client et ne pas être en mesure de confirmer cet appel.

Tueur acculé

Lors de son rejet, le tribunal d’application des peines de Châteauroux avait considéré qu’« en dépit de son parcours d’exécution de peine satisfaisant, les éléments du projet présenté et de sa personnalité ne permettent pas, en l’état, d’assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné », avait expliqué dans un communiqué la procureure de la République de Châteauroux, Stéphanie Aouine.

L’homme aujourd’hui âgé de 64 ans aujourd’hui, avait menti à son entourage en affirmant qu’il était diplômé de médecine et qu’il travaillait pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève. En réalité, il passait ses journées dans sa voiture, dans une cafétéria ou une bibliothèque et faisait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.

Acculé, sur le point d’être démasqué, il finit par craquer. Le 9 janvier 1993, il tue son épouse, ses deux enfants de 7 et 5 ans, puis ses parents. Il tente, deux jours plus tard, de mettre fin à ses jours en ingérant des barbituriques et en incendiant sa maison, mais est retrouvé vivant. L’histoire hors norme du faux « docteur Romand » a inspiré à Emmanuel Carrère le récit L’Adversaire, adapté au cinéma par Nicole Garcia en 2002.