« Les Tuche 3 » a draîné 5,68 millions de spectateurs dans les salles obscures en 2018. / Pathé

Chaque année arrive la surprise du chef. Quels sont les films français les plus rentables, ceux qui réussissent à être amortis rien que sur leur premier marché, les salles de cinéma dans l’Hexagone ? En 2018, selon le classement du magazine Le Film français du 15 février, L’amour flou, la comédie de Romane Bohringer et Philippe Rebbot sur leur pseudo-séparation déboule en tête avec une rentabilité de plus de 155 %. Avec un devis modeste de 437 000 euros, ce long métrage a draîné 194 356 spectateurs au cinéma.

En seconde position, le dernier opus d’une autre comédie, cette fois-ci à gros budget (13 millions d’euros) : Les Tuche 3, d’Olivier Baroux, produit par Eskwad et Pathé, a fédéré 5,68 millions de spectateurs dans les salles obscures. Ce film a donc atteint une très enviable rentabilité de 151,4 %.

Sans atteindre ce seuil fatidique des 100 % – les films se rentabiliseront grâce à d’autres modes d’exploitation, en DVD, télévision payante ou en clair, vidéo à la demande... – une autre comédie accède à la troisième position. Il s’agit de Tout le monde debout de Franck Dubosc (10 millions de budget et 2,41 millions d’entrées ). Ce long métrage est suivi par le très élégant Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret ( (3,6 millions de budget pour 823 447 entrées). En cinquième position rejaillit, comme une bombe dans la piscine, Le Grand bain de Gilles Lellouche (18,9 millions de budget). Sa ribambelle de stars – Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Benoît Poelvoorde...  – a réjoui 4,25 millions de spectateurs.

Une rentabilité qui demeure aléatoire

Vu le nombre colossal de nouveaux films qui envahissent chaque semaine les écrans, la rentabilité en salles reste pour le moins aléatoire. Le cinquantième film du classement, La prière, de Cédric Kahn, atteint 19,48 % de rentabilité tandis que le centième, Amin, de Philippe Faucon, plafonne à 6,5 %.

En 2017, la surprise avait été totale puisque le champion de la rentabilité en salles s’appelait Lumière, l’aventure commence, un documentaire composé et commenté par Thierry Frémeaux à partir d’une centaine de films des frères Lumière déjà restaurés. Il avait conquis 125 000 spectateurs et n’avait coûté que ... 15 000 euros, affichant donc un taux de rentabilité jamais vu par le magazine de 2 778 %...

En 2016, autre phénomène peu prévisible : Merci patron ! de François Ruffin. Le documentaire qui égratignait violemment les pratiques sociales de LVMH, avait emporté la première place des films les plus rentables avec un taux de 1 052 % ( grâce à 168 000 euros de budget et à 518 158 entrées).

Un film d’auteur, La loi du marché, de Stéphane Brizé, avait doublé toutes les comédies en 2015 pour atteindre le statut de film le plus rentable. L’année précédente, en revanche, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, de Philippe de Chauveron, avait pris la tête du classement du Film français. Sans qu’aucune prédiction ne soit possible pour miser sur la rentabilité de la suite des aventures des familles Verneuil et Koffi, sorties en salles le 30 janvier.