Les dividendes distribués l’an dernier par les quarante principales actions cotées à la Bourse de Paris, procuraient un rendement de 3,7 % / Agathe Dahyot/Le Monde

Si le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) place 44 % de ses 16 milliards d’euros d’actifs performants en actions, ce n’est pas seulement pour leurs perspectives de plus-values à long terme. Au-delà de leurs fluctuations erratiques et des dégringolades à répétition, les actions procurent des revenus solides : les dividendes. Cette part des bénéfices des sociétés distribuée chaque année aux actionnaires peut monter ou baisser, d’une année à l’autre, mais beaucoup moins que le cours des actions. Résultat, la chute récente de la Bourse améliore paradoxalement la rentabilité des dividendes, même si c’est un peu un effet d’optique.

Avec un indice CAC 40 qui se situait début 2019, autour de 4 700 points, les dividendes distribués l’an dernier par les quarante principales actions cotées à la Bourse de Paris, procuraient un rendement de 3,7 %. Par comparaison, ces mêmes dividendes procuraient à peine 3 % de rendement fin mai, quand l’indice CAC 40 dépassait 5 600 points. « Attention, quand on s’intéresse au rendement des dividendes il faut garder en tête qu’ils sont relativement stables, alors que les variations de cours sont importantes », insiste Eric Labbé, gérant du fonds CPR Euro High Dividend.

Entre 2001 et 2018, les dividendes du CAC 40 ont augmenté de 77%

Les dividendes peuvent baisser ou monter selon le contexte. Après un recul de 7 % en 2017, quand la Bourse montait, les dividendes distribués par les actions de l’indice CAC 40 ont progressé de 12 % en 2018, quand la Bourse baissait, pour se rapprocher de leur record de 2011. Entre 2001 et 2003, ils ont chuté de 23 % et de 24 % entre 2011 et 2013. Sur le long terme, les dividendes progressent cependant plus vite que l’inflation et les loyers de l’immobilier, résidentiel ou commercial. Entre 2001 et 2018, les dividendes du CAC 40 ont augmenté de 77 %, soit une revalorisation de 3,4 % par an en moyenne.

Choisir des actions dont les dividendes procurent les rendements les plus élevés peut néanmoins s’avérer trompeur. « Les entreprises peuvent fixer leurs dividendes librement en distribuant une part plus ou moins importante des bénéfices, voire en puisant dans leurs réserves ou en empruntant, c’est un outil de communication envers les actionnaires », explique Eric Labbé. Maintenir le dividende après une année difficile rassure les actionnaires, mais distribuer trop de dividendes appauvrit l’entreprise, ou laisse penser qu’elle n’a pas de projets d’investissement et de croissance. Réduire ou couper le dividende du jour au lendemain est un signal que ça va mal.

« Traditionnellement, les télécommunications, l’assurance, les médias, l’immobilier et les services collectifs sont des secteurs réputés plus généreux en dividendes », poursuit Eric Labbé. A leur niveau de mi-janvier, des leaders français de ces secteurs affichaient ainsi des dividendes rapportant plus de 7 % pour AXA, Bouygues ou Klépierre, plus de 6 % pour Engie, Icade ou Métropole TV (M6), plus de 5 % pour Orange ou Total, parmi d’autres exemples. Les épargnants peuvent aussi se tourner vers des fonds spécialisés dans la recherche d’actions à dividendes solides, comme CPR Euro High Dividend, Ecofi Actions Rendement, Tiepolo Rendement, Tocqueville Dividende ou M & G Global Dividend, parmi d’autres.