La colère commence à monter en Algérie après l’annonce du président Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, de briguer un cinquième mandat. Plusieurs centaines de manifestants ont ainsi défilé, vendredi 22 février, à Alger pour protester contre le chef de l’Etat au pouvoir depuis 1999.

« Pas de 5e mandat », « Ni Bouteflika ni Saïd » (frère du président, souvent perçu comme son successeur potentiel), scandent les manifestants, des jeunes dans l’immense majorité, défilant, sans que la police n’intervienne dans l’immédiat dans les rues autour de la Grande-Poste, en plein centre de la capitale algérienne.

Survolé par un hélicoptère des forces de l’ordre, le cortège, dans lequel plusieurs drapeaux algériens sont visibles, s’est formé à partir de différents points de la ville, à l’issue de la grande prière hebdomadaire musulmane.

Appels à manifester sur les réseaux sociaux

« Ouyahia, dégage ! », chantent également les manifestants, en référence au premier ministre Ahmed Ouyahia. Toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001 dans la capitale algérienne et toute tentative de rassemblement généralement rapidement empêché.

Plusieurs appels à manifester ce vendredi – notamment après la grande prière hebdomadaire musulmane de la mi-journée – contre l’idée d’un 5e mandat pour le président sortant ont été lancés sur les réseaux sociaux, sans que le mouvement apparaisse pour l’heure très structuré. Plusieurs rassemblements ont été signalés dans la matinée, le plus important à Annaba, à environ 400 kilomètres à l’est d’Alger.

La presse algérienne a également fait état de protestations d’ampleur variable à Oran, deuxième ville du pays, à environ 400 kilomètres à l’ouest d’Alger, à Tiaret et Relizane (respectivement 200 et 250 kilomètres au sud-ouest de la capitale) et à Sétif (200 kilomètres au sud-est d’Alger).