Des « gilets jaunes », dont l’une des principales figures du mouvement, Ingrid Levavasseur, le 17 février à Paris. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Rassemblements sur les Champs-Elysées, foule attendue à Clermont-Ferrand, pique-nique devant le château de Chambord : les « gilets jaunes » poursuivent samedi 23 février leurs actions hebdomadaires, même si la mobilisation donne des signes de faiblesse.

L’acte XIV, le 16 février, avait rassemblé 41 000 personnes, selon le ministère de l’intérieur, en baisse pour le quatrième week-end consécutif, loin des 282 000 manifestants recensés le 17 novembre 2018, jour de lancement de cette contestation sociale inédite. Mais les chiffres sont régulièrement contestés par les manifestants.

« Marche dans les beaux quartiers »

Deux événements Facebook appellent les « gilets jaunes » à se réunir dans la matinée à Paris en haut des Champs-Elysées, autour de l’arc de Triomphe, avant de commencer à 13 heures une « marche dans les beaux quartiers », dont la dispersion est prévue au Trocadéro à 18 heures. Environ 3 800 personnes ont annoncé vendredi après-midi leur intention de participer à ces rassemblements, et plus de 18 000 se sont déclarées « intéressées », des chiffres qui ne présument pas de l’affuence dans la rue : samedi dernier, 5 000 « gilets jaunes » ont défilé dans la capitale.

Eric Drouet, l’une des figures du mouvement, a annoncé mercredi sur YouTube sa présence samedi à Paris, affirmant recevoir « beaucoup d’invitations » pour « aller dans d’autres villes sur certains actes, comme à Toulouse ». « On ne lâche rien », a ajouté le chauffeur routier. « Si certains pensent que les policiers seront épuisés et qu’on les aura à l’usure, ils se trompent. Les policiers seront présents et feront leur métier », a assuré vendredi Christophe Castaner, lors d’un déplacement à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Situation « critique » à Bordeaux

A Bordeaux, place forte des « gilets jaunes » et théâtre chaque samedi de heurts violents, les syndicats de police ont alerté vendredi les autorités nationales sur la situation « critique » et la « lassitude morale et physique » des policiers, réclamant des moyens de lutte plus efficaces contre « la guerilla urbaine ».

D’autres rassemblements sont prévus en province, notamment à Clermont-Ferrand, où 3 000 personnes doivent converger depuis toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Des barrages de police et gendarmerie, dont la mobilisation a été « renforcée », seront installés en amont pour prévenir « la venue des éventuels casseurs et saisir les objets pouvant servir d’armes par destination », a fait savoir la préfecture du Puy-de-Dôme dans un communiqué. La ville entière s’est barricadée : commerces, parcs et bâtiments publics seront fermés dans l’après-midi, tandis que les concerts et les spectacles ont été annulés. Tout ce qui peut servir de projectile a été retiré (horodateurs, poubelles, bancs publics, etc.) pour un coût total estimé à 300 000 euros.

A Chambord, un appel à pique-niquer devant le célèbre château, où Emmanuel Macron avait fêté ses 40 ans fin 2017, a été lancé. Les organisateurs, qui espèrent « au moins 2 500 personnes », dont Priscillia Ludosky, figure du mouvement. D’autres rassemblements ont été annoncés sur Facebook dans d’autres métropoles régionales : Bordeaux, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse, etc.

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