Fernando, Teresa, Conde. Ils sont trois, âgés de 36 à 58 ans, à avoir subi, au cours de leur adolescence, des agressions sexuelles de la part d’un prêtre, dans leur école ou dans un établissement religieux. Alors qu’un sommet inédit pour lutter contre les agressions sexuelles de mineurs perpétrées par des membres du clergé a commencé jeudi au Vatican, ces trois Espagnols ont confié leurs témoignages à la photographe Susana Vera.

« C’est une question de pouvoir »

Fernando Garcia-Salmones chez lui, à Madrid, le 14 février. / SUSANA VERA / REUTERS

Fernando Garcia-Salmones a 58 ans. Il raconte avoir été violé par un prêtre de son école à l’âge de 14 ans. « La première réaction de l’Eglise à propos de ces abus a été de déclarer que l’homosexualité n’avait pas sa place dans les séminaires ». « Ce n’est pas une question d’homosexualité, ajoute-t-il, c’est une question de pouvoir. »

Une photo de  Fernando Garcia-Salmones, alors âgé de 6 ans. / SUSANA VERA / REUTERS

« C’était en 1975, se souvient-il. Il pleuvait, et mon agresseur m’a fait entrer dans une pièce pour me “sécher”. » Quand il a voulu porter l’affaire devant la justice, en 1995, les faits étaient prescrits.

« J’ai recommencé à vivre après la mort du prêtre »

Teresa Conde pose devant l’école Padre Trinitarios, à Salamanque, le 7 février. / SUSANA VERA / REUTERS

Teresa Conde a 52 ans. Elle raconte avoir été violée, à l’âge de 15 ans, par un prêtre de 45 ans. « Le violeur n’a pas été condamné à l’époque, et ceux qui l’ont protégé ne sont pas punis aujourd’hui », raconte cette professeure de philosophie, qui a dévoilé à sa famille ces événements alors qu’elle avait la quarantaine.

Teresa Conde montre une photo d’elle, âgée de 15 ans. / SUSANA VERA / REUTERS

« J’ai recommencé à vivre après la mort du prêtre », il y a trois ans, explique-t-elle.

L’école Padre Trinitarios, où Teresa Conda a été violée par un prêtre, en 1975. / SUSANA VERA / REUTERS

« Le pire, c’est le fait que l’Eglise dissimule les viols »

Miguel Hurtadon à Madrid, le 25 janvier. / SUSANA VERA / REUTERS

Miguel Hurtado a 36 ans. Il explique avoir été violé à l’âge de 16 ans par un moine bénédictin à l’abbaye de Montserrat, en Catalogne.

La croix de l’abbaye de Montserrat, en Catalogne. / SUSANA VERA / REUTERS

« Pour moi, le pire, ce ne sont pas les viols, mais le fait que l’Eglise les dissimule. » Il raconte que, pendant les attouchements, son agresseur lui avait expliqué que la masturbation était un péché.

Dans l’abbaye de Montserrat, en Catalogne, le 3 février. / SUSANA VERA / REUTERS