Fin 2018, plusieurs médias anglais avaient expliqué que Chelsea était mis en cause pour quatorze transferts de mineurs, dont celui de l’attaquant burkinabé Bertrand Traoré (actuellement à Lyon). / Tony O'Brien / Action Images via Reuters

La Fédération internationale de football (FIFA) a eu la main lourde. Sa commission de discipline a décidé d’interdire de recrutement le club anglais de Chelsea pour les deux prochains mercatos.

Chelsea était accusé d’avoir procédé à des transferts internationaux illégaux de joueurs mineurs. L’interdiction de recrutement vaudra à la fois au plan national et au plan international. Le club se voit également infliger une amende 600 000 francs suisses (un peu moins de 530 000 euros).

Fin 2018, plusieurs médias anglais avaient expliqué que Chelsea était mis en cause pour quatorze transferts , dont celui, en 2011 (mais officiellement enregistré en 2014), de l’attaquant burkinabé Bertrand Traoré (actuellement à Lyon).

Un cadre strict, avec quelques exceptions

Le règlement du statut et du transfert des joueurs de la FIFA est censé encadrer strictement le recrutement des joueurs mineurs.

Si, « en principe », le transfert d’un joueur n’est autorisé qu’à partir de ses 18 ans, trois exceptions s’appliquent : « Si les parents du joueur s’installent dans le pays du club pour des raisons étrangères au football » et « si le transfert a lieu à l’intérieur de l’Union européenne ou au sein de l’Espace économique européen pour les joueurs âgés de 16 à 18 ans ».

Par ailleurs, les clubs « gérant une académie avec laquelle ils ont un rapport juridique, économique, factuel sont tenus de déclarer les joueurs mineurs qui fréquentent l’académie » auprès de la fédération sur le territoire de laquelle ladite académie « exerce son activité ».

Les « Football Leaks », cette série d’enquêtes réalisées à partir de « plus de 70 millions de documents » par le consortium European Investigative Collaborations (EIC), ont mis en lumière les dérives liées aux transferts et recrutements des joueurs mineurs.

Monaco pointé par les « Football Leaks »

Monaco est ainsi épinglé pour avoir contourné les règles en la matière. Ce que le club de la principauté conteste.

L’ASM est notamment accusée d’avoir proposé à un joueur de 12 ans des primes anticipées à la signature, accompagnées d’aides au logement et à la scolarité, au titre d’un accord « sous seing privé ».

Par ailleurs, les dirigeants monégasques ont accepté de verser 15 000 euros aux parents d’un enfant de 14 ans alors que le règlement français stipule « qu’un contrat avec un mineur ne donne lieu à aucune rémunération ou indemnité ni à l’octroi de quelconque avantage que ce soit au bénéfice d’un intermédiaire ou d’une personne physique ou morale agissant pour le compte d’un joueur mineur ».

Propriété du cheikh Mansour d’Abou Dabi depuis 2008, Manchester City est également dans le viseur de la FIFA pour sept transferts illégaux de mineurs. L’académie ghanéenne Right to Dream a, en outre, servi de réservoir et de satellite aux Citizens.

L’académie Aspire, établie au Qatar, a également été ciblée par les « Football Leaks ». La FIFA a enquêté sur une filière de jeunes joueurs sénégalais, formés par Aspire afin d’être envoyés au club belge d’Eupen, à la formation autrichienne du LASK Linz et à l’équipe espagnole du Cultural y Deportiva Leonesa, trois structures achetées par Qatar Aspire Zone Foundation.

Ce système servait à détecter des joueurs voués à être naturalisés pour intégrer la sélection nationale du Qatar dans l’optique de la Coupe du monde 2022, organisée par l’émirat gazier.