Les pompiers luttaient toujours lundi 25 février contre les incendies qui ont ravagé depuis samedi près de 1 500 hectares de végétation en Corse, des sinistres sans doute d’origine humaine – accidentelle ou volontaire, selon les enquêteurs. A Calenzana, près de Calvi, où le feu a ravagé 1 200 hectares de végétation en moins de vingt-quatre heures, « la situation est désormais stable », a annoncé lundi après-midi la préfecture de Haute-Corse dans un communiqué. Des moyens aériens (2 Tracker et 2 Canadair) et 150 personnes restaient mobilisés pour traiter les foyers situés sur des crêtes, mais « plus aucune habitation ou exploitation agricole n’était menacée », selon la préfecture.

Après une nuit de frayeur pour ses habitants et la destruction de forêts, le maire de Calenzana, Pierre Guidoni, avait déploré dimanche « une catastrophe écologique inadmissible », fustigeant aussi un acte « criminel et lâche ». Une enquête sur cet incendie a été confiée à la brigade de recherches de Calvi, a indiqué lundi la procureur de la République de Bastia, Caroline Tharot. La cellule d’investigation a fait savoir à l’issue de ses constatations dimanche sur le terrain qu’elle penchait « en faveur d’une intervention humaine, faute d’autre explication plausible quant au départ du feu », a déclaré Mme Tharot.

« Imprudents et irresponsables »

L’enquête doit notamment déterminer si des écobuages – débroussaillement par le feu – mal maîtrisés pourraient être à l’origine de l’incendie. Interrogée sur Franceinfo lundi, la préfète de Corse, Josiane Chevalier, a dénoncé « des gens particulièrement imprudents et irresponsables » qui « dimanche encore, alors que personne ne pouvait ignorer les incendies, continuaient à brûler tout un tas de choses ». « Quand il y a du vent, on ne fait pas de feu », a insisté la préfète. Deux écobuages ont encore dû être traités lundi matin, a annoncé la préfecture.

Météo-France a de nouveau placé l’île de Beauté en vigilance jaune « vent fort » jusqu’à mardi 3 heures. Les autres incendies survenus pendant le week-end en Haute-Corse, à Ghisoni (au centre de l’île) et Sisco (dans le cap Corse), étaient toujours sous surveillance lundi après-midi. En Corse-du-Sud, « à midi les secours restaient mobilisés sur Sampolo. La reconnaissance aérienne effectuée ce matin a été rassurante », ont indiqué les pompiers. Plus de cinquante sapeurs-pompiers et forestiers-sapeurs étaient encore mobilisés lundi après-midi dans le département.