L’équipe de « Green Book » sur scène pour recevoir l’Oscar du Meilleur film , au Dolby theatre de Los Angeles, le 24 février. / KEVIN WINTER / AFP

Green Book, l’histoire vraie d’un pianiste noir en tournée dans le Sud ségrégationniste des Etats-Unis, a remporté dimanche 24 février au soir l’Oscar du meilleur film face à Bohemian Rhapsody, Vice, BlacKkKlansman, Black Panther, La Favorite et A Star Is Born.

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« Tout le film tourne autour de l’amour, du fait de nous aimer les uns les autres malgré nos différences », a déclaré son réalisateur Peter Farrelly en recevant la récompense suprême. Le film a également été récompensé pour le scénario original. Et un troisième prix assoit son triomphe : celui du meilleur second rôle masculin décerné à Mahershala Ali.

Sérieux prétendant au titre, Alfonso Cuaron a décroché l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour son ode au Mexico des années 1970, Roma, qui lui vaut aussi le prix du meilleur réalisateur et de la photographie.

Succédant à un autre réalisateur mexicain, Guillermo del Toro, qui avait emporté l’Oscar du meilleur réalisateur l’an dernier avec La forme de l’eau, Alfonso Cuaron avait déjà reçu la statuette du meilleur réalisateur pour Gravity, en 2014, ainsi que celle du meilleur montage.

Rami Malek et Olvia Colman récompensés

Rami Malek l’a emporté face à Christian Bale, Bradley Cooper, Willem Dafoe et Viggo Mortensen. / CHRIS PIZZELLO / INVISION / AP

L’Oscar du meilleur acteur a été décerné à Rami Malek pour son interprétation du légendaire Freddie Mercury, le leader du groupe Queen, dans Bohemian Rhapsody. « Je n’étais peut-être pas le choix le plus évident mais j’imagine que ça a marché », a lancé avec humour celui qui avait déjà été sacré lors des Golden Globes. Ce film a également reçu trois autres statuettes techniques : pour le montage, le montage son et le mixage son.

La plus grosse surprise est venue au moment de décerner l’Oscar de la meilleure actrice : donnée grande favorite pour The Wife, l’actrice Glenn Close en est sortie grande perdante : sept fois sélectionnée et sept fois déçue après avoir foulé le tapis rouge. Elle n’a pas su s’attirer les faveurs de l’Académie des arts et sciences du cinéma. Ses membres lui ont préféré Olivia Colman, reine Anne dans la comédie historique sombre et loufoque La Favorite, du réalisateur grec Yorgos Lanthimos.

Olivia Colman a paru surprise au moment de recevoir le précieux sésame. / MIKE BLAKE / REUTERS

« C’est honnêtement assez stressant. C’est drôle. J’ai un Oscar », a lancé Olivia Colman, qui a profité de son discours de remerciement pour rendre hommage à une de ses concurrentes : « Glenn Close, tu as été mon idole pendant si longtemps. Je ne voulais pas que ça se passe ainsi. »

Le discours engagé de Spike Lee

Le réalisateur Spike Lee est revenu sur l’histoire de sa famille, sur l’esclavage et a appellé à la mobilisation pour 2020. / Jordan Strauss / Jordan Strauss/Invision/AP

Ce fut également une première pour le réalisateur américain Spike Lee, qui a reçu le prix de la meilleure adaptation pour BlacKkKlansman, adapté du roman Black Klansman de Ron Stallworth, dans lequel il raconte comment, policier noir, il a infiltré une cellule du Ku Klux Klan à la fin des années 1970.

Cinéaste phare de la cause noire, le metteur en scène a commencé son discours en rappelant que 2019 signe le 400e anniversaire de l’arrivée du premier contingent d’esclaves noirs aux Etats-Unis. Il a aussi évoqué son arrière-grand-mère, esclave elle-même, et sa grand-mère qui a économisé toute sa vie pour lui payer des études de cinéma.

Dans un costume pourpre, hommage au chanteur Prince, il a ensuite évoqué le scrutin présidentiel de 2020. « Mobilisons-nous, soyons du bon côté de l’histoire », a exhorté celui qui a manifesté à plusieurs reprises son hostilité vis-à-vis de Donald Trump. « Faites le choix de l’amour contre la haine. Faisons le bon choix ! [Do The Right Thing] » Cette dernière phrase était un pied de nez, référence à son film Do The Right Thing, sorti en 1989.

Et Spike Lee contribue à un record : jamais autant d’Afro-Américains n’avaient été récompensés lors d’une cérémonie des Oscars. Outre le prix de Mahershala Ali, Regina King a remporté le prix du meilleur second rôle féminin pour son interprétation dans Si Beale Street pouvait parler.

Meilleure chanson pour Lady Gaga

Très émue, Lady Gaga, vedette du film A Star Is Born, a remporté l’Oscar de la meilleure chanson originale pour la ballade musicale Shallow. La popstar a reçu le précieux trophée peu de temps après avoir chanté, en duo, cette chanson du film devenue un véritable tube, avec Bradley Cooper, acteur et réalisateur du film.

Lady Gaga, très complice avec le réalisateur et acteur qui lui donne la réplique dans « A star is born », Bradley Cooper. / MIKE BLAKE / REUTERS

« Il n’y a pas une seule personne sur la planète, hormis toi, qui aurait pu chanter cette chanson avec moi. Merci d’avoir cru en nous », a lancé la chanteuse, déjà multiprimée aux Grammy Awards, les récompenses musicales américaines, à l’adresse de Bradley Cooper, son partenaire dans le long-métrage. « Si vous avez un rêve, battez-vous » pour le réaliser, a-t-elle conclu au terme d’une cérémonie consensuelle, qui a tranché avec les polémiques qui l’ont précédée.

Oscars 2019 : le palmarès complet de la cérémonie

  • Film : Green Book
  • Réalisateur : Alfonso Cuaron (Roma)
  • Acteur : Rami Malek (Bohemian Rhapsody)
  • Actrice : Olivia Colman (La Favorite)
  • Second rôle féminin : Regina King (Si Beale Street pouvait parler)
  • Second rôle masculin : Mahershala Ali (Green Book)
  • Scénario original : Nick Vallelonga, Brian Currie et Peter Farrelly (Green Book)
  • Scénario (adaptation) : Charlie Wachtel, David Rabinowitz, Kevin Willmott et Spike Lee (BlacKkKlansman)
  • Photographie : Alfonso Cuaron (Roma)
  • Musique originale : Ludwig Goransson (Black Panther)
  • Chanson originale : Shallow (A Star Is Born), musique et paroles de Lady Gaga, Mark Ronson, Anthony Rossomando et Andrew Wyatt
  • Film en langue étrangère : Roma, d’Alfonso Cuaron
  • Film d’animation : Spider-Man: New Generation
  • Documentaire : Free Solo
  • Maquillage et coiffure : Greg Cannom, Kate Biscoe et Patricia DeHaney (Vice)
  • Costumes : Ruth Carter (Black Panther)
  • Montage son : John Warhurst and Nina Hartstone (Bohemian Rhapsody)
  • Mixage son : Paul Massey, Tim Cavagin et John Casali (Bohemian Rhapsody)
  • Décors : Hannah Beachler et Jay Hart (Black Panther)
  • Effets spéciaux : First Man
  • Montage : John Ottman (Bohemian Rhapsody)
  • Court-métrage : Skin, de Guy Nattiv
  • Court-métrage d’animation : Bao (Domee Shi et Becky Neiman-Cobb)
  • Court-métrage documentaire : Period. End of Sentence (Rayka Zehtabchi et Melissa Berton)