Le Livret A ne rapporte que 0,75%. / Philippe Turpin / Photononstop / Philippe Turpin / Photononstop

L’épargne de précaution doit répondre à deux contraintes de taille : la sécurité, pour ne pas risquer le moindre centime, et la liquidité, car il faut pouvoir mobiliser la somme à tout moment.

Pour 2019, le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) restent les produits les plus adaptés. Mais à 0,75 %, exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux, ils ne font pas de miracle. Ils rapportent même moins que l’inflation. Pourtant, ces deux placements devancent très largement les autres livrets du marché : même les plus généreux comme chez Orange Bank, RCI Bank et PSA Banque n’affichent que 1 % brut, soit 0,70 % après le prélèvement fiscal unique.

« Il ne faut laisser sur son Livret A que le strict minimum pour faire face à des imprévus, soit l’équivalent de six à huit mois de revenus, et basculer son excédent de trésorerie sur des produits plus rémunérateurs », conseille Mylène Guers, responsable du développement du marché Epargne financière du cabinet de gestion de patrimoine Quintésens. Bonne nouvelle : la mise en place du prélèvement à la source en janvier 2019 limite les besoins de trésorerie puisque l’impôt sur le revenu est désormais payé chaque mois par tous les contribuables.

Rendement réel négatif

Reste à trouver une alternative crédible au Livret A. Le fonds en euros de l’assurance-vie reste, cette année encore, votre meilleur plan B. Au vu des publications des assureurs ces dernières semaines, il devrait rapporter en moyenne 1,60 % en 2018, contre 1,80 % en 2017.

Une fois déduits les prélèvements sociaux de 17,2 %, le rendement net ressort à 1,32 % en moyenne. « Le rendement devrait encore baisser en 2019, mais dans une moindre mesure, pour se situer entre 1,50 % et 1,60 %. Le rendement réel, tenant compte de l’inflation et des prélèvements sociaux de 17,2 %, devrait donc rester négatif, ce qui n’est pas choquant pour un placement sécurisé », précise Cyrille Chartier-Kastler, le fondateur du site GoodValueForMoney.

« Les contrats en ligne sans frais sur versement sont les plus indiqués si vous avez l’intention d’effectuer un rachat à court ou moyen terme » Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site GoodValueForMoney.

Les meilleurs fonds en euros affichent cependant des rendements supérieurs à 2 %, voire 2,50 % pour 2018, à l’instar de Gaipare (2,50 %) ou MIF (2,35 %). Il reste donc intéressant d’utiliser son fonds en euros pour placer son excédent de trésorerie à moyen terme, à condition de bien choisir son contrat. « Les contrats en ligne sans frais sur versement sont les plus indiqués si vous avez l’intention d’effectuer un rachat à court ou moyen terme », précise Mylène Guers. Autre avantage, les contrats distribués sur Internet sont plus souples. « En cas de rachat, l’assuré reçoit généralement les fonds en quelques jours, alors qu’il faut parfois patienter trois à quatre semaines pour les contrats traditionnels », complète Cyrille Chartier-Kastler.

Autre solution, les détenteurs d’un ancien plan d’épargne logement (PEL), dont la rémunération reste attractive, peuvent y verser leur excédent de trésorerie. Ainsi, les plans ouverts entre 2000 et 2003 rapportent encore aujourd’hui 2,29 % nets. Une aubaine dans le contexte actuel de taux d’intérêt.

Mais attention, le PEL n’est pas liquide : tout retrait, quel que soit l’âge du plan, entraîne sa clôture. Quant aux PEL ouverts depuis le 1er janvier 2018, ils ne rapportent que 1 % brut, soit 0,70 % net… c’est-à-dire moins que le Livret A.