Le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Asif Ghafoor, a diffusé des photos montrant l’impact de la charge explosive dans un endroit boisé. / HANDOUT / AFP

Le Pakistan a affirmé tôt mardi 26 février avoir repoussé une brève incursion de l’armée de l’air indienne au-dessus de la « ligne de contrôle » qui sert de facto de frontière entre les deux pays au Cachemire. Cette accusation intervient alors que les tensions sont très vives entre les voisins suite à un attentat suicide dans la région, qui a tué 41 paramilitaires indiens le 14 février.

« L’armée de l’air indienne a violé la ligne de contrôle. L’armée de l’air pakistanaise s’est aussitôt mobilisée. Les avions indiens sont repartis », a détaillé sur Twitter le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Asif Ghafoor. « Les avions indiens ont fait leur intrusion du côté du secteur de Muzaffarabad », capitale du Cachemire pakistanais, a-t-il ajouté dans un second tweet.

« Confrontés à la réponse opportune et efficace de l’armée de l’air pakistanaise, (ils) ont largué en hâte une charge explosive en s’enfuyant qui est tombée près de Balakot. Pas de victimes ni de dégâts », a-t-il rapporté. Il a par la suite publié des photos montrant, selon lui, l’impact de la charge explosive dans un endroit boisé.

New Delhi n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.

Militants islamistes et rébellion armée

Selon des médias indiens, les avions ont frappé plusieurs cibles dont des camps gérés par le groupe islamiste insurgé Jash-e-Mohammed (JeM), qui avait revendiqué l’attentat du 14 février. La chaîne CNN News 18 fait état de « près de 200 victimes des frappes indiennes », citant des « sources gouvernementales haut placées ». L’agence de presse indienne ANI affirme pour sa part que 12 avions Mirage 200 ont frappé dans la nuit des camps insurgés sur le territoire pakistanais.

L’Inde accuse de longue date le Pakistan de soutenir en sous-main les infiltrations de militants islamistes et la rébellion armée au Cachemire indien, ce qu’Islamabad a toujours démenti.

L’attentat du 14 février a suscité une vague de colère en Inde et des appels à des représailles. Le premier ministre Narendra Modi, qui cultive une image d’homme fort et briguera un second mandat au printemps, est sous pression de son opinion publique et des commentateurs pour procéder à une réplique musclée.

Islamabad, qui nie soutenir les infiltrations de militants islamistes au Cachemire indien ainsi que les activités des rebelles séparatistes armés, comme l’en accuse New Delhi, a menacé de répliquer en cas de représailles indiennes.