Shakira convoquée par un juge pour fraude fiscale
Shakira convoquée par un juge pour fraude fiscale
Le Monde.fr avec AFP
Le parquet accuse Shakira de ne pas avoir payé ses impôts en Espagne entre 2011 et 2014, alors qu’elle y résidait, selon lui. Une fraude fiscale présumée d’environ 14,5 millions d’euros.
Les juges ne se contenteront probablement pas de ses « Whenever, Wherever » (« peu importe, peu importe », nom de l’un de ces premiers tubes). La star colombienne Shakira est convoquée le 12 juin par dans un tribunal de la périphérie de Barcelone pour une fraude fiscale présumée d’un montant d’environ 14,5 millions d’euros.
Le tribunal d’Esplugues de Llobregat a « jugé recevables les poursuites du parquet » contre la chanteuse, a déclaré dans un communiqué le Tribunal supérieur de Catalogne mardi 26 février.
Aucun jour aux Bahamas entre 2012 et 2014
Le parquet accuse Shakira, de son nom complet Shakira Isabel Mebarak Ripoll, de ne pas avoir payé ses impôts en Espagne entre 2011 et 2014. Or, toute personne qui réside plus de la moitié de l’année en Espagne – ce qui est son cas, puisqu’elle est restée en Espagne 243 jours en 2012, 212 jours en 2013 et 244 jours en 2014 – est tenue d’y payer ses impôts sur les revenus et le patrimoine.
Officiellement en couple depuis 2011 avec Gerard Piqué, avec qui elle a deux enfants, la chanteuse de 42 ans n’a, en effet, transféré sa résidence fiscale des Bahamas en Espagne qu’en 2015, alors qu’elle « n’aurait été physiquement aucun jour » sur l’île caribéenne, selon le parquet. Les poursuites ne concernent toutefois que la période 2012-2014, les faits remontant à 2011 étant déjà prescrits.
Les avocats de Shakira insistent, eux, sur le fait que la plus grande partie de sa rémunération provenait jusqu’en 2014 de ses tournées internationales et affirment qu’elle ne vivait pas plus de six mois par an en Espagne.
Epinglée dans les « Paradise Papers »
Le nom de Shakira était apparu en 2017 dans les « Paradise Papers » – l’enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses quatre-vingt-seize médias partenaires, dont Le Monde, sur les mécanismes sophistiqués d’optimisation fiscale dont profitent les multinationales et les grandes fortunes mondiales –, comme étant l’administratrice depuis 2007 d’une société installée à Malte pour toucher ses droits d’auteur.
Au site d’information El Confidencial, son avocat avait alors assuré que « l’artiste internationale a eu plusieurs résidences tout au long de sa vie professionnelle, tout en respectant toujours les lois des juridictions où elle résidait ».
Que trouve-t-on dans les "Paradise Papers" ?
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