Le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñárritu à Beverly Hills (Californie), en novembre 2017. / ROBYN BECK / AFP

Le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu présidera le jury du 72e Festival de Cannes, du 14 au 25 mai. Le réalisateur d’Amours chiennes et du Revenant forme, avec Alfonso Cuaron et Guillermo del Toro le trio qui monopolise depuis 2013 l’Oscar du meilleur réalisateur (seul Damien Chazelle a réussi à leur subtiliser le trophée, en 2016), et qu’Hollywood a surnommé, en souvenir d’un court-métrage animé produit par Disney, The Three Amigos.

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Alejandro Gonzalez Iñarritu, qui succède dans cette fonction à Pedro Almodovar (2017) et Cate Blanchett, a commencé sa carrière internationale à Cannes, avec la projection de son premier long-métrage, Amours chiennes à la Semaine de la Critique, en 2000. Il avait alors 36 ans. Aussi peu prolifique que son camarade Cuaron, il a depuis réalisé cinq films dont deux, Babel (2006) et Biutiful (2010) ont concouru pour la Palme d’or, le premier remportant le prix de la mise en scène des mains du jury présidé par Wong Kar-wai.

Ses deux derniers longs-métrages, Birdman (2014) et The Revenant (2015), produits par le studio américain Regency et distribués par la Fox, n’ont pas trouvé le chemin de la Croisette (et lui ont valu, à chaque fois, l’Oscar de la réalisation), mais Iñarritu a présenté à Cannes en 2017 son installation de réalité virtuelle Carne y Arena (chair et sable) qui voulait mettre les participants spectateurs dans la peau d’un migrant traversant la frontière mexicano-américaine.

Les pronostiqueurs se sont trompés

Dans le communiqué publié par le Festival, le cinéaste dit être « honoré et ravi » de revenir à Cannes et ajoute « le cinéma coule dans les veines de la planète et le Festival en est le cœur ».

C’est la première fois qu’un Mexicain préside le jury de Cannes mais plus que sa nationalité, c’est la situation d’Iñarritu sur le planisphère du cinéma qui en faisait un candidat évident. Venu du Sud, sa proximité avec le système hollywoodien n’a cessé de s’accentuer. Alors que ses premiers longs-métrages avaient été distribués par des sociétés indépendantes, il s’appuie depuis Birdman sur une major. Depuis Babel, il n’a pas tourné de long-métrage au Mexique, mais Carne y Arena, inspiré d’un des drames qui déchirent son pays, a tourné dans de nombreux musées d’Europe et d’Amérique.

Par ailleurs, Alejandro Gonzalez Iñarritu ne s’est pas compromis avec Netflix, contrairement à son compatriote et contemporain Alfonso Cuaron. Le nom de ce dernier avait été évoqué dans la presse française pour le poste de président du jury cannois.

Les pronostiqueurs s’étant trompés, on ne se risquera pas à mentionner certains titres auxquels le jury présidé par Iñarritu pourrait attribuer la Palme d’or. On sait simplement que les films de Quentin Tarantino (Once Upon A Time In Hollywood), Pedro Almodovar (Douleur et gloire), Arnaud Desplechin (Roubaix, ville lumière) ou Pablo Larain (Ema) seront prêts.