Le cardinal George Pell lors de son arrivée au tribunal de Melbourne mercredi 27 février. / STRINGER / REUTERS

Le Vatican a annoncé mercredi 27 février qu’une enquête canonique interne serait ouverte contre le cardinal australien George Pell – un des plus proches conseillers du pape François –, reconnu coupable de viol sur mineur par la justice de son pays.

« La Congrégation pour la doctrine de la foi va désormais s’occuper de ce cas selon les modalités et les délais établis par le droit canon », a annoncé le porte-parole du Vatican, Alessandro Gisotti, dans un communiqué.

Cette procédure peut aboutir à des sanctions, dont la plus lourde serait le retour à la vie laïque, comme cela a été le cas pour l’ex-cardinal américain Theodore McCarrick, défroqué à la mi-février à la suite d’accusations d’abus sexuels sur des mineurs et des jeunes hommes. Dans le cas de l’ex-archevêque émérite de Washington, le Vatican n’avait pas attendu le développement des procédures pénales pour ouvrir sa propre enquête.

Agé de 77 ans, le cardinal Pell, qui clame son innocence et a fait appel, doit passer sa première nuit derrière les barreaux à Melbourne d’après le verdict rendu en décembre, mais annoncé seulement mardi pour des raisons légales.

Le Vatican avait réagi mardi à cette « nouvelle douloureuse » en assurant de son « profond respect » pour la justice australienne et en rappelant que le cardinal Pell se disait innocent et qu’il avait « le droit de se défendre jusqu’en dernière instance ».

Dans la soirée, M. Gisotti a précisé sur Twitter que le cardinal australien n’était plus à la tête du puissant secrétariat à l’économie, un poste dont il était jusqu’alors seulement en congé. Aucune information n’a été donnée concernant son successeur. Il avait cependant été écarté en décembre du conseil de neuf cardinaux de tous les continents, baptisé « C9 », chargé d’aider le pape François à réformer l’administration du Saint-Siège.

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