Le compositeur, chef d’orchestre et interprète germano-américain André Previn, qui a reçu quatre Oscars au cours de sa carrière, est décédé jeudi 28 février, à l’âge de 89 ans, a annoncé dans un communiqué l’agence qui le représentait, IMG Artists. Les causes du décès n’ont pas été précisées.

Il était également connu pour son mariage avec l’actrice américaine Mia Farrow, avec laquelle il a eu trois enfants naturels et adopté trois autres enfants, dont Soon-Yi, devenue plus tard la compagne du réalisateur Woody Allen.

Né Andreas Priwin à Berlin le 6 avril 1929 et d’origine juive, André Previn s’était installé aux Etats-Unis en 1939 avec sa famille qui avait fui le nazisme. Dès la fin des années 40, le musicien a travaillé à Hollywood en tant qu’arrangeur et compositeur, une collaboration consacrée par quatre Oscars, pour les films « Gigi » (1958), « Porgy and Bess » (1959), « Irma la Douce » (1963) et « My Fair Lady » (1964).

Le compositeur à succès John Williams, qui a notamment signé la musique de « Star Wars », a expliqué, dans un documentaire de la BBC consacré à André Previn, que celui-ci avait eu une influence majeure sur son art.

Du classique au jazz

André Previn a également signé de nombreuses pièces classiques, notamment plusieurs concertos et opéras, dont « Un tramway nommé Désir », salué par la critique et joué dans de nombreuses villes. Le compositeur était aussi chef d’orchestre et a dirigé de nombreux ensembles de premier plan, dont le Royal Philharmonic de Londres, le New York Philharmonic ou le London Symphony Orchestra.

André Previn en pleine répétition avec l’Orchestre symphonique de Pittsburgh en février 1980. / Marlene Karus / AP

Outre ces réalisations dans le classique, André Previn était également un pianiste de jazz renommé et a fait de nombreux allers-retours entre ces deux genres musicaux sensiblement éloignés l’un de l’autre.

Il a notamment joué avec la chanteuse américaine Ella Fitzgerald, le trompettiste Dizzy Gillespie ou le pianiste Oscar Peterson.

La diversité de ses travaux primés aux Grammy Awards, les récompenses de l’industrie musicale américaine qui l’ont sacré à dix reprises, montre l’étendue de ses activités, d’albums jazz en solo aux bandes originales de film jusqu’à la direction de concerts enregistrés sur disque.

L’incarnation d’une nouvelle génération

André Previn aura incarné une nouvelle génération de musiciens classiques plus modernes, jusqu’à ses tenues très « sixties » lorsqu’il dirigeait le London Symphony Orchestra, avec foulard orange ou chemise imprimée.

Bon vivant, affable, le chef d’orchestre était aussi un habitué de la télévision, et l’émission hebdomadaire « André Previn’s Music Night » sur la chaîne britannique BBC « en a fait une star », selon le London Symphony Orchestra, qui a publié jeudi une longue nécrologie de celui qui le dirigea de 1968 à 1979.

Son ami Andrew Marriner, première clarinette du London Symphony Orchestra, a salué « le son extraordinaire qu’il arrivait à tirer d’un orchestre ». « Il arrivait à entraîner les musiciens dans une collaboration bouleversante », a-t-il ajouté sur le site de l’orchestre.

André Previn a été marié cinq fois, notamment à la comédienne Mia Farrow, entre 1970 et 1979. Ils étaient restés proches après leur séparation et l’actrice lui a rendu hommage jeudi dans plusieurs tweets. « Que tu reposes dans les symphonies glorieuses », a-t-elle notamment écrit, pour illustrer une photo récente prise avec son ancien époux.