Wopke Hoekstra, ministre des finances néerlandais, serre la main de son homologue français, Bruno Le Maire, à l’issue d’une conférence de presse conjointe tenue au ministère des finances à Paris, France, le vendredi 1er mars. / Christophe Ena / AP

La France et les Pays-Bas vont travailler ensemble à améliorer les performances d’Air France-KLM et rendront leurs conclusions d’ici fin juin, a annoncé le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, après un entretien avec son homologue néerlandais vendredi 1er mars à Paris.

La prise de participation surprise de 14 % de l’Etat néerlandais dans le groupe aérien franco-néerlandais « n’est pas orthodoxe », a reconnu le ministre néerlandais des finances, Wopke Hoekstra, après une rencontre avec M. Le Maire, destinée à apaiser les tensions entre les deux gouvernements, suscitées par ce raid boursier dévoilé en début de semaine par La Haye.

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« Nous nous sommes expliqués »

« Nous nous sommes expliqués, a déclaré le ministre français. Nous avons surtout voulu nous tourner vers l’avenir avec, comme seul objectif, de faire d’Air France-KLM la compagnie aérienne la plus performante au monde. » « Pour cela, un processus de travail a été mis en place. Il rendra ses conclusions d’ici la fin du mois de juin et travaillera en parfaite intelligence avec Ben Smith », le patron d’Air France-KLM, a-t-il ajouté, auquel il a renouvelé le soutien des deux gouvernements. 

Le groupe de travail mis en place sera présidé par Martin Vial, directeur général de l’Agence des participations de l’Etat (APE), et son homologue néerlandais, Christian Rebergeen, selon le communiqué. « Nous voulons que le groupe améliore ses performances, nous voulons nous y atteler » (avec la France), a expliqué le ministre néerlandais en soulignant qu’« il n’y a pas d’autre choix qu’une place pour KLM dans le groupe ». « Le résultat final devra être équitable et équilibré pour les deux parties », selon un communiqué des deux ministres diffusé après la réunion.

Méthodes de « trader »

L’entrée des Pays-Bas au capital d’Air France-KLM a été déclenchée par les doutes des Néerlandais sur la stratégie du groupe et la crainte de voir leurs intérêts négligés. La Haye craint notamment qu’à terme une grande partie des vols de KLM ne soit transférée à Paris, ce qui ferait perdre à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol sa fonction de hub.

L’irruption néerlandaise au capital de la compagnie a fait l’effet d’une douche froide à Paris, Bercy évoquant une décision « inamicale » et des méthodes de « trader ». Le président Emmanuel Macron était monté au créneau pour demander aux Pays-Bas de « clarifier leurs intentions ».