Netflix, à la demande, série

Les sept enfants (surnommés « n° 1 » à « n° 7 ») adoptés et manipulés par un ­savant fou, qui en a fait des super-héros, vont se retrouver dans l’hôtel particulier cossu où ils ont passé leur jeunesse et vont tout faire pour connaître la vérité sur la mort du père et tenter d’empêcher l’apocalypse – entrevue par « n° 5 » au cours de ses périples dans le futur. Voici, sommairement résumé, ce que raconte The Umbrella Academy, série adaptée pour ­Netflix d’une bande dessinée de Gerard Way et Gabriel Bá. On se sentira d’autant plus libre de livrer ici son opinion qu’on est peu familier des séries de super-héros et des comic books. Mais, quelle que soit la distorsion entre la source et son adaptation, The ­Umbrella Academy nous semble pouvoir séduire un auditoire a priori non concerné.

D’abord par la sophistication des décors à l’esthétique vintage, à la fois datée et sans âge : alors que les voyages dans les couloirs du temps nous ramènent à « aujourd’hui », ainsi qu’il est précisé, aucun des outils technologiques contemporains n’est utilisé par les personnages. De sorte que l’époque reste à dessein floue, ­entre l’assassinat du président Kennedy et l’apocalypse.

Des emplois inattendus

Le rythme général n’ennuie pas tout à fait, mais huit (plutôt que dix) épisodes auraient largement suffi. Les effets spéciaux sont parfois un peu chiches (les tentacules lumineux de l’épisode final !), mais la bande-son est particulièrement riche et astucieusement liée à la dramaturgie. On reconnaîtra notamment le titre Exit Music (For a Film), de Radiohead, qui irradie la fin de la série de ses métamorphoses symphoniques.

La distribution réunit des visages connus des amateurs du genre (Tom Hopper vu dans ­Merlin et Game of Thrones ou ­Robert Sheehan dans la série ­Misfits, par exemple), des emplois inattendus (la chanteuse Mary J. Blige en bagarreuse sans pitié) et l’actrice de cinéma indépendant (et de rares blockbusters) Ellen Page.

Cette dernière, un peu ­gei­gnarde dans ce rôle de laissée-pour-compte qui va finir par ne plus s’en laisser conter, se fait ­voler la vedette par l’acteur irlandais Robert Sheehan, dans un personnage déjanté de junkie sexy, où il déploie des talents qui le promettraient volontiers à l’emploi du Joker dans un futur Batman.

Umbrella Academy | Bande-annonce officielle [HD] | Netflix
Durée : 02:00

The Umbrella Academy, série créée par Steve Blackman. Avec Ellen Page, Tom Hopper, Emmy Raver-Lampman, Robert Sheehan, David Castañeda (US., 2019, 10 × 45-59 min). www.netflix.com