Très tôt, la vague #metoo avait atteint les Jeunesses communistes. Après le début du mouvement de libération de la parole des femmes victimes de harcèlement, de viol ou d’agression sexuelle, Le Monde avait révélé, en janvier 2018, plusieurs cas survenus depuis plusieurs années parmi les membres des Jeunesses communistes. C’est finalement après la parution d’un article dans L’Obs, le 24 février, que le PCF a publié, jeudi 28 février, sur son compte Twitter une déclaration à ce sujet faisant à la suite d’une rencontre avec les directions de Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) et de l’Union des étudiant·e·s communistes (UEC).

Le communiqué rappelle la volonté du parti de mettre en place une commission visant à lutter contre les violences et les agressions sexistes. Le PCF y conseille par ailleurs « de saisir à chaque fois la justice, de préserver l’anonymat des victimes comme des mis en cause ». Est, par ailleurs, précisé qu’en cas de plainte auprès d’un tribunal les mis en cause seront suspendus de leurs fonctions et de leurs droits dans l’attente de la décision de justice et exclus en cas de condamnation.

Réactions critiques

En plus de leur caractère tardif, les déclarations du PCF ont suscité des réactions critiques sur les éléments de langage choisis qui tendent à mettre sur le même plan les femmes victimes d’agressions et les personnes qui pourraient être mises en cause de manière publique, et ce au nom du respect de la présomption d’innocence.

Sur Twitter, la militante féministe Caroline De Haas a dénoncé, jeudi, le fait que le PCF n’avait pas apporté dans son communiqué de soutien aux victimes des actes en question et que la création d’une commission constituait une réponse largement insuffisante, appelant par ailleurs le parti à lancer une enquête interne. De multiples critiques allant en ce sens ont, par ailleurs, été relayées par des militantes et militants féministes et de gauche actifs sur Twitter.