La capsule Crew Dragon, version évoluée de la première capsule Dragon de Space X qui servait initialement au transport du matériel, s’est amarrée à la Station spatiale internationale (ISS), dimanche 3 mars / Nasa

La nouvelle capsule américaine Crew Dragon de SpaceX a réussi à s’attacher automatiquement à la Station spatiale internationale (ISS) dimanche 3 mars, ont confirmé la NASA et SpaceX lors d’une retransmission en direct des opérations. « Capture douce confirmée », a annoncé la NASA. Puis, quelques minutes plus tard : « Nous pouvons confirmer que la capture totale est terminée. » L’annonce a été accueillie par des applaudissements au centre spatial Johnson à Houston, au Texas.

Le contact s’est fait à 11 h 51 (heure française) à plus de 400 km au-dessus de la surface terrestre, au nord de la Nouvelle Zélande, vingt-sept heures après le lancement de Dragon par une fusée de SpaceX depuis le centre spatial Kennedy. Il s’agit d’une première mission de démonstration, sans astronaute, avant une première mission habitée prévue cette année.

La capsule Crew Dragon de Space X sur le point de s’amarrer à la Station spatiale internationale (ISS), dimanche 3 mars. / NASA

Son nez relevé, de nuit, la capsule s’est amarrée directement sur la Station, où se trouvent actuellement l’astronaute américaine Anne McClain, le cosmonaute russe Oleg Kononenko, et l’astronaute canadien David Saint-Jacques. A l’image, le contact a semblé s’effectuer très lentement, mais en vitesse absolue, l’ISS et la capsule filaient en parallèle à plus de 27 000 km/h en orbite autour de la Terre.

Le test vise à vérifier que le véhicule est fiable et sûr, afin de permettre à la NASA de reprendre les vols habités depuis le sol américain.

Huit ans de dépendance à la Russie

Depuis la mise à la retraite des dernières navettes spatiales en 2011, après trente ans de service, seuls les Russes assurent les allers-retours vers l’ISS, à l’aide de le Soyouz, un lanceur vétéran mais fiable, et de sa capsule homonyme. Depuis 2006, la NASA achète ses places à l’unité à Roscosmos, l’agence spatiale russe, afin de continuer à envoyer ses astronautes en orbite basse. Les prix pratiqués par la Russie ont cependant continuellement augmenté, passant de 25 millions de dollars en 2006 à 81 millions en 2018. Un coût bien supérieur à celui attendu des capsules de SpaceX et de Boeing (58 millions de dollars par passager). En douze ans, il est estimé que l’agence américaine a payé 3,37 milliards de dollars pour envoyer ses astronautes via la base de Baïkonour, située au Kazakhstan.

« Encore une étape qui nous rapproche de notre vol », a réagi l’astronaute Bob Behnken, l’un des deux choisis par la NASA pour la première mission habitée de Dragon. L’ouverture du sas par l’équipage de l’ISS est prévue vers 14 h 30 (heure française), après les vérifications d’usage.

La mission n’est pas terminée. Dragon restera amarrée à l’ISS jusqu’à vendredi, quand elle se détachera pour retomber sur Terre, dans l’Atlantique. Ce retour, ralenti par quatre parachutes, est l’une des étapes les plus dangereuses de la mission.

A gauche, le point d'amarrage de la capsule vu depuis cette dernière. A droite, la capsule elle-même photographiée depuis l'ISS. / NASA