Laurent Wauquiez à Belfort, le 1er février. / SEBASTIEN BOZON / AFP

Ils pensaient qu’il leur resterait vingt-quatre heures d’attente. Une journée et une nuit avant que l’angoisse ne soit dissipée, que les attentes ne soient comblées ou au contraire déçues. Finalement, ceux qui souhaitent depuis des mois avoir une place éligible sur la liste Les Républicains (LR) aux élections européennes du 26 mai devront attendre un peu plus. Certes, une liste de noms sera rendue publique à l’issue de la réunion de la commission nationale d’investiture (CNI) du parti, mercredi 6 mars, mais elle ne comportera pas de classement. Seront publiés les noms des trente premiers intéressés par ordre alphabétique.

Résultat, l’ambiance n’est pas au beau fixe chez LR, où certains s’inquiètent du résultat de mercredi. « Ça fait une ambiance détestable, tout le monde est dans l’incertitude, sur les dents », commente un élu. « Beaucoup de gens commentent, s’inquiètent, c’est stressant », abonde un cadre.

Pour un autre, l’idée de Laurent Wauquiez est simple : gagner du temps. « C’est tellement un casse-tête, cette constitution de liste. Il faut contenter les uns, probablement décevoir les autres. Respecter l’équilibre géographique mais aussi humain, sans parler du renouvellement. C’est normal qu’il ait voulu prendre un peu plus de temps », précise-t-il.

« Management par le stress »

Un autre argument est régulièrement avancé, celui du « management par le stress ». Selon les tenants de cette théorie, en ne publiant pas les rangs, le patron de LR s’assure de maintenir une tension qui obligera tout le monde à faire campagne « pour avoir le meilleur score possible », explique un cadre. « Parfois, ceux qui savent déjà qu’ils sont éligibles sont moins zélés que les autres », ajoute-t-il.

Reste à connaître les noms. Plusieurs circulent depuis quelques jours au sein de LR, mais la liste définitive ne sera réellement arrêtée par la CNI que mercredi. Pour établir un ensemble harmonieux, le parti doit en effet respecter, comme il a été dit à plusieurs reprises, le renouvellement avec de nouveaux visages mais aussi un certain équilibre régional.

Pour parer aux critiques qui pourraient être faites sur ce dernier point, Laurent Wauquiez a insisté en réunion de direction, selon plusieurs personnes présentes mardi matin, sur le fait que le scrutin était « national » et qu’il ne s’agissait pas d’accorder une place éligible par région. Le patron de la formation de droite a aussi rappelé que l’électorat des européennes était plus « dans les métropoles » que pour d’autres scrutins. Peut-être une façon de justifier que nombre de personnes susceptibles de se retrouver en bonne place seront franciliennes.

Rachida Dati renonce à un mandat européen

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Outre le trio de tête constitué par François-Xavier Bellamy, Agnes Evren et Arnaud Danjean, Brice Hortefeux et Nadine Morano devraient voir leur nom sur la liste. Rachida Dati a, pour sa part, annoncé dans un entretien au Figaro mardi renoncer à un mandat européen pour se « consacrer à Paris ».

A ces personnalités pourrait s’ajouter celle de Fréderic Péchenard, ancien directeur général de la police nationale, proche de Nicolas Sarkozy et allié de Valérie Pécresse. Les eurodéputés Franck Proust et Geoffroy Didier sont aussi régulièrement cités. Ainsi qu’Anne Sander, dont la circonscription aujourd’hui est l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, Bourgogne-Franche-Comté et qui donc porterait les couleurs de l’Est. La Bretagne pourrait, quant à elle, être représentée par Alain Cadec, aujourd’hui déjà en poste à Strasbourg. Le nom de la porte-parole de LR Lydia Guirrous revient lui aussi souvent parmi ceux susceptibles de représenter la formation aux européennes. Deux places devraient être aussi accordées aux centristes d’Hervé Morin. La liste définitive ne sera pas connue avant mercredi soir.