L’idée n’est pas nouvelle. En 1994 déjà, un référendum s’était tenu dans ce petit archipel pour renommer le pays « Avaiki ». Il s’était cependant soldé par une cuisante défaite. Les îles Cook, dans le Pacifique Sud, envisagent à nouveau de changer de nom et d’opter pour une désignation qui mette en valeur sa culture polynésienne et non un explorateur britannique.

En janvier, le gouvernement de l’archipel avait mis en place un comité pour trouver un nouveau nom indigène à ce regroupement de quinze îles situées à 3 000 kilomètres environ au nord-est de la Nouvelle-Zélande. L’idée initiale était d’accoler ce nom autochtone à celui des îles Cook, sur le modèle de ce qu’a fait son grand voisin, qui est parfois désigné sous le nom d’Aotearoa-New Zealand. Mais le président du comité, Danny Mataroa, a précisé lundi 4 mars que, dès le début des discussions, la volonté de renoncer au nom actuel avait pris le pas, de même que celle d’opter pour un nom dans la langue locale, qui est le maori des îles Cook.

« Quand le comité, qui compte des historiens des îles Cook et des gens très au courant des traditions locales, s’est réuni, nous avons décidé qu’il était temps de changer le nom du pays », a-t-il dit. M. Mataroa a indiqué que le nom refléterait le patrimoine local, ses habitants et leur très forte foi chrétienne.

« Un nom traditionnel »

Le vice-premier ministre Mark Brown soutient l’initiative, en relevant cependant que le chemin est encore long avant que le pays aux quelque dix-sept mille habitants ne change de nom. « Je serais heureux d’un nom traditionnel qui reflète la vraie nature polynésienne de notre nation insulaire », a-t-il dit à Radio New Zealand. La date du peuplement des îles Cook est incertaine, d’autant que les quinze îles sont distribuées en deux groupes au nord et au sud. Mais Rarotonga, la plus grande des îles, pourrait avoir été colonisée dès le IXe siècle.

L’explorateur espagnol Alvaro de Mendaña fut vraisemblablement le premier Européen à apercevoir l’une des îles de l’archipel à la fin du XVIe siècle. Le Britannique James Cook n’explora les îles que dans les années 1770 et le nom « îles Cook » n’apparut pour la première fois pour désigner l’archipel qu’au début du XIXe, à l’initiative de navigateurs russes, selon le site Internet du gouvernement local. En raison de craintes d’une prise de possession française, l’archipel devint officiellement en 1888 un protectorat britannique, avant de passer en 1900 sous juridiction néo-zélandaise. L’archipel obtint en 1965 son indépendance tout en conservant des liens très étroits avec Wellington qui gère ses affaires étrangères et autorise ses habitants à vivre et travailler en Nouvelle-Zélande.