Des voitures incendiées dans la rue où des échauffourées ont éclaté dans la nuit du 4 au 5 mars, à la suite du décès de deux jeunes poursuivis par la police, le 2 mars, à Grenoble. / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

De nouvelles échauffourées ont opposé, dans la nuit de lundi à mardi 5 mars, forces de l’ordre et habitants du quartier Mistral à Grenoble, deux jours après la mort de deux jeunes poursuivis par la police, a rapporté la préfecture. Un homme de 25 ans a été interpellé pour des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, a fait savoir mardi matin la préfecture, en précisant que les violences avaient cessé vers 2 h 30. Une source policière a précisé que soixante-cinq véhicules avaient été incendiés dans la nuit.

En milieu de soirée, les forces de l’ordre déployées pour prévenir de nouveaux troubles après les soirées agitées de samedi et dimanche ont été la cible de caillassages et de jets de cocktails molotov, principalement à partir des étages ou des toits des immeubles, selon la même source.

Plusieurs départs de feu de poubelles et de véhicules ont été constatés mais la préfecture n’a pas souhaité communiquer leur nombre. Selon Le Dauphiné libéré, un fourgon de pompiers a été visé par trois cocktails molotov. Des violences « sporadiques » ont également eu lieu dans d’autres quartiers sensibles de Grenoble, comme La Villeneuve et Teisseire, ainsi que sur la commune d’Echirolles.

« Accident »

Samedi soir, deux jeunes du quartier Mistral qui circulaient sans casque sur un scooter de grosse cylindrée, volé et dépourvu de plaques, ont trouvé la mort en percutant un autocar tandis qu’un véhicule de la brigade anticriminalité les suivait, selon le parquet qui évoque pour l’heure un « accident ».

Le drame a provoqué la colère de nombreux habitants de ce quartier sensible et déclenché des incidents dès samedi soir. Une caserne de CRS a été prise pour cible et de violents affrontements ont opposé émeutiers et policiers et gendarmes. Un jeune garçon de 16 ans a notamment été blessé à l’œil, déclenchant l’ouverture d’une enquête pour « violences volontaires avec arme ».

Dimanche soir, de nouveaux heurts ont troublé la cité, avec plusieurs incendies de véhicules et des dégradations de mobilier urbain. « Des jeunes du quartier ont vu ce qui s’est passé et ont le sentiment d’une bavure policière, c’est de là que vient toute cette tension », estimait dimanche Hassen Bouzeghoub, directeur du centre socioculturel du quartier Mistral.

Ce quartier avait déjà connu une flambée de violences il y a une semaine après l’arrestation d’un homme détenteur de cannabis.