Kylian Mbappé, buteur lors du match aller face à Manchester United, le 12 février. / JASON CAIRNDUFF / Action Images via Reuters

Ne pas céder à la peur. Afficher un visage conquérant. Finir le travail. Fort de son avantage acquis lors du match aller (2-0) à Old Trafford, le Paris-Saint-Germain se présente en position idéale face à Manchester United lors du match retour des huitièmes de finale de la Ligue des champions, mercredi 6 mars au Parc des Princes. Trois ans après son dernier quart de finale dans cette compétition phare, perdu contre Manchester City, le club parisien a l’occasion de retrouver le top 8 européen.

Après deux échecs consécutifs en huitièmes de finale – victime de la fameuse « remontada » du Barça en 2017 et éliminé par le Real Madrid en 2018 –, le PSG, revigoré par l’arrivée de l’entraîneur allemand Thomas Tuchel, a toutes les cartes en main pour poursuivre sa route vers la conquête du titre suprême.

« Le foot français doit aller le plus loin possible en Coupe d’Europe. On est forts, arrêtons d’avoir peur », avait lâché Kylian Mbappé après l’éclatant succès du match aller. Avant cette première manche, le 12 février, le PSG se présentait pourtant avec une équipe amoindrie, privée notamment de ses deux attaquants Neymar et Edinson Cavani, face à une équipe de Manchester qui restait sur onze victoires consécutives.

La démonstration des hommes de Thomas Tuchel sur la pelouse d’Old Trafford avait envoyé un message clair et ferme au reste de l’Europe.

La peur ? « C’est dans la tête seulement »

« Qui sait… Manchester a déjà fait de beaux retours. Et nous avons vu de beaux retours en Ligue des champions ces dernières années. Par exemple, le PSG en a subi un contre le FC Barcelone… », a bien tenté d’instiller dans les esprits l’entraîneur norvégien de Manchester United, Ole Gunnar Solskjaer. Mais pas de quoi affoler les joueurs parisiens.

La peur ? « C’est dans la tête seulement, a balayé d’un revers de main Thomas Tuchel en conférence de presse. Il y a des gars qui ont joué contre Barcelone. Cette chose est arrivée, et cela peut toujours arriver qu’on gagne et qu’on perde ensuite. Mais c’est le sport, c’est absolument normal. Je ne peux que répéter que le défi est de rester calme et d’être concentrés sur notre objectif. » D’autant que le PSG, toujours privé de Neymar, pourra compter sur Cavani, qui fait son retour dans le groupe.

Les Red Devils, de leur côté, se présenteront au Parc des Princes avec une équipe décimée : en plus de l’absence de Paul Pogba, suspendu après son expulsion lors du match aller, ils devront se passer de huit joueurs, blessés (Alexis Sanchez, Juan Mata, Jesse Lingard, Ander Herrera, Nemanja Matic, Phil Jones, Matteo Darmian et Antonio Valencia). L’autre « Frenchy » de Manchester, Anthony Martial, est également forfait pour cette rencontre.

Seule satisfaction pour les Anglais, le retour de Marcus Rashford, sorti blessé lors du match aller, et qui sera sans doute aligné à la pointe de l’attaque au côté de Lukaku. Conséquence de cette hécatombe : Manchester United a fait appel à huit joueurs issus du centre de formation pour affronter le PSG.

Toutefois, ne comptez pas sur les Mancuniens pour se présenter au Parc des Princes en victimes expiatoires. Ce n’est pas le style de la maison ni de l’entraîneur, dont le principal fait de gloire reste le but victorieux inscrit en finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich en 1999, alors que les Allemands menaient au score dans les arrêts de jeu.

« Il y a tellement d’exemples d’équipes qui peuvent inverser le résultat. Dans ce club, on l’a fait tellement de fois, et mes joueurs ont été fantastiques à l’extérieur. On a battu Arsenal, Tottenham et Chelsea, et ça nous a donné de la confiance », a estimé Ole Gunnar Solskjaer.

« Tout peut arriver »

Mais son homologue parisien est paré pour affronter tous les scénarios possibles, dont celui d’un but précoce inscrit par les joueurs anglais. « Tout peut arriver. C’est toujours possible que Manchester United marque le premier but. OK, on doit être prêt pour ça, a prévenu Thomas Tuchel. On ne peut pas perdre notre énergie en réfléchissant à toutes les possibilités. Nous sommes ici pour préparer notre performance, être prêts, pour tous les scénarios possibles. »

Le technicien allemand sait que, parmi tous les scénarios envisagés, celui qui comprend un but parisien pourrait définitivement tuer le suspense de cette rencontre. Pour ce faire, il pourra une nouvelle fois s’appuyer sur Kylian Mbappé, qui n’en finit plus de marquer et de faire tomber les records de précocité.

Le dernier en date : l’attaquant de 20 ans est devenu le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre, puis dépasser, la barre symbolique des cinquante buts en Ligue 1, depuis Yannick Stopyra en 1982. A Old Trafford, il avait déjà égalé Zinédine Zidane en inscrivant son quatorzième but dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, en vingt-quatre matchs seulement.

Avec son prodige, le PSG n’a, a priori, aucune raison d’avoir peur.