La ville de Grande-Synthe (Nord) va contester par un « recours en excès de pouvoir » le second Plan national d’adaptation au changement climatique, présenté en décembre par le gouvernement.

« Déposé en février dernier devant le Conseil d’Etat, ce recours en annulation met effectivement en cause l’extrême faiblesse de ce document, qui ne comporte aucune mesure chiffrée, ni aucun moyen juridique et financier de nature à permettre réellement une adaptation de nos concitoyens aux changements considérables liés au changement climatique qu’ils vont devoir vivre », peut-on lire dans un communiqué, publié mardi 6 mars, par la mairie dirigée par l’écologiste Damien Carême.

Ce second Plan national d’adaptation au changement climatique a été présenté le 20 décembre par le ministre d’Etat chargé de la transition écologique et solidaire, François de Rugy. La ville, défendue par l’avocate Corinne Lepage, estime que ce document, « publié avec près de trois ans de retard » et « qui ne reprend quasiment aucune des préconisations du rapport du CGEDD [Conseil général de l’environnement et du développement durable] au regard du contenu de l’application du premier plan, témoigne de l’amateurisme avec lequel l’Etat traite ce sujet majeur au regard de la vie nos concitoyens ».

Première contestation en France

« Ce plan est immensément creux », a réagi Corinne Lepage, présentant ce recours comme la « première contestation en France sur l’absence de politique sérieuse en matière d’adaptation au changement climatique ».

Ce plan, après le premier qui allait de 2011 à 2015, bénéficiera d’un budget de 3,5 milliards d’euros sur cinq ans, contre 17 millions pour le précédent. Il ne s’agit toutefois pas de nouveaux financements mais d’une réorientation d’une partie des budgets des six agences de l’eau.

Le plan se concentre sur dix impacts du changement climatique : les inondations, les risques de submersion à cause de la hausse du niveau de la mer, notamment de voies ferrées, les cyclones, la sécheresse, les crues, les vagues de chaleur, les incendies, la baisse de l’enneigement et ses conséquences pour les stations de ski, la biodiversité et l’économie.

Ce recours de Grande-Synthe s’ajoute à l’action que M. Carême a lancée le 23 janvier, en saisissant le Conseil d’Etat pour « inaction climatique » du gouvernement, estimant sa commune menacée de submersion. Les deux procédures pourraient durer un an et demi.