Le mouvement s’est étendu mercredi 6 mars aux agents de douane de la gare du Nord, à Paris. / ANDREW COWIE / AFP

Elle dure depuis maintenant quatre jours. La « grève du zèle » des douaniers français, pour demander des moyens supplémentaires en vue du Brexit, a provoqué jeudi 7 mars, jusqu’à deux heures de retard pour les trains Eurostar au départ de la gare du Nord, à Paris. Ce mouvement est aussi à l’origine d’importantes perturbations dans le tunnel sous la Manche et au port de Calais.

« Les perturbations actuelles concernent l’ensemble des trains au départ de Paris-Nord et peuvent aller jusqu’à cent vingt minutes [deux heures] de retard », a précisé Eurostar, car « les contrôles de sécurité prennent plus de temps ». Un Eurostar qui devait partir à 8 h 37 a en outre été supprimé, selon le site Internet de l’entreprise.

Depuis lundi, les agents des douanes de Calais (Pas-de-Calais) et Dunkerque (Nord) effectuent des contrôles « plus poussés » et donc plus longs des camions, entraînant de fortes perturbations pour les transporteurs à destination de l’Angleterre, au tunnel sous la Manche et au port de Calais. Le mouvement s’est étendu mercredi aux agents de douane de la gare du Nord.

Un rendez-vous prévu avec Darmanin

Les douaniers réclament notamment « l’amélioration du pouvoir d’achat, une augmentation d’effectifs et des moyens pour le Brexit », selon Vincent Thomazo, secrétaire général UNSA-Douanes. Les syndicats de douaniers seront reçus « mardi à 9 h 30 » par le ministre des comptes publics Gérald Darmanin, a fait savoir son ministère. Il souligne avoir prévu 700 recrutements pour face faire à la surcharge de travail liée au Brexit.

Dans la matinée, les rampes d’accès au tunnel sous la Manche et plusieurs kilomètres de l’autoroute 16 (A16) étaient saturés par des files interminables de poids lourds. Du côté du port de Calais, « le trafic est très chargé mais il s’écoule peu à peu, les compagnies maritimes tournant à plein régime », a déclaré pour sa part la société d’exploitation des ports du détroit.

Le ministère a rapporté en fin de matinée que le flux était revenu « à 150 camions qui passent par heure dans le tunnel. C’est la normale habituelle, sachant qu’avec le mouvement on était descendu à 40 camions de l’heure ». Il y a cependant encore « beaucoup de camions sur la route, parce qu’il y en a qui ont été arrêtés par la préfecture sur les aires d’autoroute pour ne pas totalement obstruer le passage », a-t-on concédé à Bercy.

La préfecture du Pas-de-Calais a estimé jeudi à la mi-journée que « la situation s’améliore globalement » et que « l’embarquement des poids lourds se fait de manière quasi normale au port », avec toutefois « des difficultés d’embarquement qui subsistent à l’Eurotunnel ».