Preechapol Pongpanich, le dirigeant du Thai Raksa Chart, arrivant à la Cour constitutionnelle de Thaïlande, jeudi 7 mars. / LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP

A deux semaines des élections législatives que la junte au pouvoir espère remporter, la Cour constitutionnelle de Thaïlande a prononcé, jeudi 7 mars, la dissolution du Thai Raksa Chart. Lors d’un jugement lu en direct à la télévision, la Cour a ordonné la « dissolution » de ce parti d’opposition :

« La nomination par le parti Thai Raksa Chart de la princesse Ubolratana comme candidate au poste de première ministre a été faite avec l’intention de saper le système politique thaïlandais ».

« Faire entrer des membres de la famille royale en politique fait perdre sa neutralité » au palais, a argumenté la Cour suprême, devant laquelle un important dispositif policier a été mis en place de crainte d’une mobilisation de l’opposition. « Les responsables du Thai Raksa Chart ne peuvent pas créer de parti politique pendant dix ans », a ajouté la Cour suprême. Des opposants ayant fait le déplacement se sont effondrés, en pleurs, à l’annonce de la décision.

La princesse Ubolratana en 2010. / Vincent Yu / AP

Début février, la princesse Ubolratana, sœur du roi, Maha Vajiralongkorn, s’était portée candidate au poste de chef du gouvernement sous l’étiquette de cette formation politique du clan de l’ex-premier ministre Thaksin Shinawatra, bête noire du général Prayut Chan-O-Cha, autoproclamé premier ministre depuis le coup d’Etat de 2014.

Il ambitionne désormais de devenir officiellement chef d’un gouvernement élu, si son parti remporte les élections législatives du 24 mars, les premières depuis 2011.

Cette dissolution est un coup dur pour Thaksin Shinawatra. Renversé en 2006 et aujourd’hui en exil, le milliardaire espérait avec ce parti nouvellement créé revenir au centre du jeu politique lors des législatives. En février déjà, la chaîne Voice TV fondée par ses enfants avait été suspendue d’antenne pendant deux semaines par la commission nationale de radiodiffusion et de télécommunications (NBTC).

Au total, plus de 60 candidats au poste de premier ministre provenant de 45 différents partis ont été approuvés par la commission électorale pour les législatives.