Mehdi Nemmouche durant son procès, le 7 mars 2019. / STRINGER / REUTERS

Le djihadiste français Mehdi Nemmouche a été déclaré coupable, jeudi 7 mars, des quatre assassinats à caractère « terroriste » commis le 24 mai 2014 au Musée juif de Bruxelles, a annoncé la présidente de la cour d’assises qui le jugeait depuis deux mois. Son coaccusé Nacer Bendrer, un délinquant marseillais accusé de lui avoir fourni les armes, a été reconnu « coauteur » de la tuerie par les douze jurés qui s’étaient retirés pour délibérer mardi à la mi-journée.

Les deux hommes, qui niaient les faits, encourent tous deux la réclusion criminelle à perpétuité. La fixation des peines doit faire l’objet d’une nouvelle délibération de la cour, dont le résultat devrait être annoncé vendredi.

L’accusation, pour qui cette tuerie antisémite est le premier attentat commis en Europe par un combattant de retour de Syrie, avait requis la condamnation de Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer. « Nous sommes tous les deux convaincus au plus profond de nous-mêmes que les deux accusés ont bien commis ces actes », avait déclaré l’un des deux avocats généraux dans son réquisitoire, le 26 février.

« Vingt-trois éléments de preuve »

Dans leurs motivations, les douze jurés et les trois magistrats professionnels ont notamment rappelé que Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste radicalisé en prison, avait été arrêté le 30 mai 2014 à Marseille en possession des armes utilisées lors de la tuerie. La veste en Nylon retrouvée dans ses effets personnels et correspondant à celle observée sur le tireur le jour des faits « contenait exclusivement des traces d’ADN de Mehdi Nemmouche », présentant, en outre, « des résidus de tirs », a souligné la présidente dans la lecture de l’arrêt.

A l’énoncé du verdict, Mehdi Nemmouche, portant fine barbe et pull bleu marine, est resté impassible, le regard dans le vide. A ses côtés dans le box, Nacer Bendrer a gardé la tête baissée de longues minutes. Au total, l’accusation avait recensé « vingt-trois éléments de preuve » accablant Mehdi Nemmouche, dont la morphologie correspond aussi à celle du tireur observée sur la vidéosurveillance du musée.