Le gouvernement britannique a annoncé jeudi 7 mars accorder la protection diplomatique à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée à Téhéran depuis avril 2016.

Cela signifie que Londres « reconnaît officiellement que son traitement n’est pas conforme aux obligations de l’Iran au regard du droit international, et l’élève au rang de litige formel d’Etat à Etat », a expliqué le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

« Je n’ai pas pris cette décision à la légère », a déclaré Jeremy Hunt, le chef de la diplomatie britannique. Il a pointé le « traitement inacceptable » réservé à Nazanin Zaghari-Ratcliffe au cours des trois dernières années, soulignant le « manque d’accès à un traitement médical » et « l’irrégularité » de la procédure engagée à son encontre.

« Ma décision est une étape diplomatique importante qui signale à Téhéran que son comportement est complètement injuste. Aucun gouvernement ne devrait utiliser des individus innocents comme des pions pour exercer une influence diplomatique. »

Et M. Hunt de réclamer à nouveau la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe.

Grève de la faim

La protection diplomatique est un mécanisme « rarement utilisé » par lequel un Etat peut demander la protection de ses ressortissants « s’il estime que les actes d’un autre Etat leur ont causé préjudice », a précisé le Foreign Office.

Employée de la Fondation Thomson Reuters liée à l’agence de presse canado-britannique du même nom, Mme Zaghari-Ratcliffe, 40 ans, avait été arrêtée le 3 avril 2016 à l’aéroport de Téhéran en compagnie de sa fille Gabriella, après avoir rendu visite à sa famille.

Elle a été condamnée en septembre 2016 à cinq ans de prison pour participation à des manifestations en 2009 visant à renverser le régime, ce qu’elle dément. La peine a été confirmée en appel en avril 2017.

Son état s’est depuis détérioré. En janvier, son mari, Richard Ratcliffe, annonçait qu’elle avait détecté une grosseur dans la poitrine et se plaignait d’engourdissements dans les bras et les jambes.

Le même mois, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait observé une grève de la fin de trois jours, pour, selon son époux, protester contre ses conditions de détention et les pressions subies pour qu’elle devienne une espionne au service de l’Iran.