Le rassemblement du 2 mars des « gilets jaunes » sur la place Denfert-Rochereau à Paris. / ERIC FEFERBERG / AFP

Manifestations en France, « sit-in » près de la Tour Eiffel et mobilisation des femmes : les « gilets jaunes » organisent un week-end de rassemblements pour leur acte XVII avant leur grande journée nationale du 16 mars, à l’occasion de la fin du grand débat national.

Après presque quatre mois d’existence, le mouvement est confronté à une lente décrue depuis plusieurs samedis. Le 2 mars, ils étaient 39 300 manifestants recensés en France par le ministère de l’intérieur, dont 4 000 à Paris.

Des chiffres officiels régulièrement contestés par les « gilets jaunes » qui professent une motivation sans faille, à une semaine de la fin de la consultation populaire mise en place par l’exécutif pour apporter des solutions politiques à cette vaste contestation sociale.

  • Un « sit-in » sur le Champs-de-Mars

« Acte décisif : nous ne bougerons pas » : le principal événement du week-end à Paris propose de camper et de faire un « sit-in » sur le Champ de Mars. Dès vendredi soir, une trentaine de manifestants ont tenté d’installer quelques structures près de la Tour Eiffel, mais ils ont rapidement été délogés par les forces de l’ordre.

« A défaut de l’annonce de vraies mesures, nous resterons sur place tout le week-end et au-delà si nécessaire », assure la page Facebook de l’événement, qui compte 1 400 participants déclarés et 6 000 « intéressés ».

Ce projet d’occupation du Champ de Mars a été largement relayé par les figures historiques des « gilets jaunes ». « Les 8, 9, 10 [mars], gros sit-in, grosse mobilisation », promettait ainsi Maxime Nicolle alias « Fly rider » dans une vidéo jeudi. « On dormira sur place. »

Ce rassemblement doit « installer nos ronds-points au cœur de la capitale, là où nous serons visibles de tous et entendus », arguait récemment de son côté Priscillia Ludosky lors dune conférence de presse. Des associations écologistes ont également été invitées à rejoindre la mobilisation.

  • Faire « converger les mobilisations »

L’acte XVII est également inspiré par la Journée internationale des droits des femmes. Samedi, les femmes « gilets jaunes » appellent à une manifestation déclarée dans Paris, à partir de 11 heures entre les Champs-Elysées et le parc du Luxembourg. Objectif : faire « converger toutes les mobilisations ».

Un « flashmob géant » (mobilisation éclair) au terminal 1 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est également annoncé à la mi-journée, pour protester contre le projet de privatisation de la société Aéroports de Paris (ADP). Des manifestations sont également prévues à Lyon, Besançon, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Montpellier, Avignon, à Quimper ou encore au Puy-en-Velay.

  • « Quelle trace » veulent laisser les « gilets jaunes » ?

Grand débat national : ce qui pose problème
Durée : 07:42

Pour les « gilets jaunes », l’objectif affiché pour le mois de mars est de renouer avec l’esprit des débuts, lorsque le mouvement avait rassemblé 282 000 personnes à travers la France le 17 novembre 2018.

Prévu le 16 mars, l’acte XVIII du mouvement aura lieu le lendemain de la fin officielle du grand débat national. Les « gilets jaunes » espèrent rassembler ce jour-là « la France entière à Paris » pour lancer un « ultimatum » au gouvernement.

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, s’est demandé, vendredi à Marseille, « quelle trace » voulaient laisser les « gilets jaunes » : « celle de la revendication ou celle de la violence ? » Interrogé sur la possible manifestation à Paris samedi, il a rappelé que le Champ de Mars était « un lieu public » :

« S’ils veulent s’y asseoir en sérénité, ils peuvent le faire, mais le mieux est qu’ils déclarent leur intention plutôt que de le faire sur les réseaux sociaux. Rien n’interdit les manifestations mais il y a des règles assez simples qui consistent juste à les déclarer. »

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