Francois-Xavier Bellamy lors du diner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France, le 29 février à Paris. / POOL / REUTERS

La tête de liste Les Républicains (LR) aux européennes de mai, François-Xavier Bellamy, fustige la supposée « mise en scène » par Emmanuel Macron de son « opposition avec Marine Le Pen », estimant dans une interview au Journal du dimanche du 10 mars que le chef de l’Etat mène « aussi une politique de la peur ».

« Le danger qui guette notre démocratie, c’est que nous soyons condamnés à un deuxième tour perpétuel entre Macron et Le Pen », a souligné M. Bellamy. « Un double rejet, ce n’est pas un choix. La politique n’est pas un combat entre ennemis, mais un débat entre des visions concurrentes », a-t-il poursuivi.

« Si Emmanuel Macron met en scène son opposition avec Marine Le Pen, c’est parce qu’il voudrait n’avoir d’autre adversaire que le populisme. Il dénonce une politique de la peur, il a raison. Mais son clip de campagne, qui commence par des battements de cœur sur une musique d’apocalypse, c’est aussi une politique de la peur », s’est-il insurgé.

En ce sens, la tête de liste LR lance un avertissement au président de la République : « dire que la seule alternative à sa majorité c’est le chaos, c’est lui ouvrir la porte » car « toute démocratie vit d’alternance ».

« Mettre fin à l’impuissance de l’UE face au défi migratoire »

Dans cet entretien, l’enseignant en philosophie revient également sur la proposition d’Emmanuel Macron de « remettre à plat Schengen », en affirmant vouloir « aller plus loin ». « Notre projet est clair : mettre fin à l’impuissance européenne face au défi migratoire », assure de son côté M. Bellamy en plaidant pour que les demandes d’asile soient effectuées « hors d’Europe, dans des pays tiers sûrs ».

Se prononçant en faveur d’un contrôle accru aux frontières nationales « quand c’est nécessaire », M. Bellamy a souligné que « pour accueillir quelqu’un chez soi, encore faut-il avoir un chez-soi ! » Selon lui, « l’anxiété de la société française vient de là : il y a une différence majeure entre le choix d’ouvrir la porte à quelqu’un qui vous demande d’entrer et le fait de ne plus avoir de porte à ouvrir parce que de toute façon plus rien ne protège l’entrée ».

M. Bellamy a aussi affirmé que LR dévoilerait « plusieurs dizaines de propositions concrètes pour l’avenir de l’Europe » le 16 mars, lors du conseil national du parti.

Selon un sondage IFOP pour le JDD, M. Bellamy est connu « ne serait-ce que de nom » par 39 % des personnes interrogées, un taux honorable au regard de son noviciat en politique. Il bénéficie d’une notoriété plus élevée chez les sympathisants LR : 67 %. L’enquête porte sur 1 005 personnes interrogées en ligne les 7 et 8 mars (marge d’erreur de 1,4 à 3,1).