Un prêtre catholique, soupçonné d’attouchements sexuels sur mineurs, a été placé sous statut de témoin assisté, samedi 9 mars à Papeete, a indiqué une source proche de l’enquête à l’AFP.

Deux jeunes majeurs, adolescents à l’époque des faits, lui reprochent des attouchements. Le parquet avait requis une mise en examen au terme de deux jours de garde à vue. C’est la première fois en Polynésie qu’un prêtre est inquiété par la justice pour ces motifs.

Le quadragénaire nie les faits qui lui sont reprochés. Alertée par les victimes présumées, c’est la CIRCAS (Commission interdiocésaine de recours en cas d’abus sexuel) qui a prévenu le parquet. Avant d’être placé en garde à vue, le prêtre avait évoqué l’enquête avec des paroissiens, et avait affirmé son innocence.

Vive émotion

A l’église Sainte-Thérèse de Papeete, où il exerçait, beaucoup de fidèles ne veulent pas y croire. « Il est pour beaucoup d’entre nous un père, un ami, un frère ; j’ai souvent été seul avec lui et jamais il n’a eu un comportement déplacé », a déclaré à l’AFP Raimana Speth, un jeune qui le connaît depuis cinq ans.

Cette affaire suscite une vive émotion dans une Polynésie très chrétienne. Vendredi, pendant la garde à vue du prêtre, l’archevêque de Papeete Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau a demandé par communiqué à ses « fidèles de ne pas se laisser aller aux jugements hâtifs, précipités et passionnés ». Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau s’inscrit cependant dans la « tolérance zéro » prônée par le Vatican pour les auteurs d’abus sexuels.