Ingrid Levavasseur dans son appartement dans l'Eure. / BRUNO FERT POUR "LE MONDE"

Elle jette finalement l’éponge définitivement. Après avoir renoncé à mener la liste du Ralliement d’initiative citoyenne (RIC), Ingrid Levavasseur a décidé de ne pas se présenter du tout aux élections européennes, a-t-elle annoncé lundi 11 mars à RTL et au Parisien.

« C’est trop précipité et trop loin de mes combats, notamment réparer l’ascenseur social français bloqué depuis quarante ans », a expliqué cette figure des « gilets jaunes » au quotidien national. En début d’année, l’ambulancière de 31 ans avait annoncé son intention d’être tête de liste du RIC, mouvement issu des « gilets jaunes », pour le prochain scrutin européen.

« Je sais que je suis loin d’avoir les compétences pour, il faut acquérir un savoir important, et ce sera non sans mal, expliquait-elle alors au Monde. Mais mon rôle ne sera pas de prendre des décisions. Ce sera de faire en sorte que les choix des citoyens soient respectés. » Mais cette liste est très vite critiquée par une partie des « gilets jaunes », qui refusent tout engagement en politique. Beaucoup lui reprochaient également de « faire le jeu de Macron », les sondages indiquant qu’une liste « gilets jaunes » aux Européennes serait profitable à celle de La République en marche (LRM) en prenant des voix à ses principaux adversaires, le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI).

Insultes et menaces

Les défections s’enchaînent alors au sein de la liste du RIC. Et des divisions apparaissent après que certains de ses membres ou soutiens ont rencontré, en catimini, le vice-premier ministre italien et leader du Mouvement 5 étoiles (M5S), Luigi di Maio, à Montargis (Loiret). Une rencontre qui avait provoqué une crise diplomatique entre la France et l’Italie.

Mme Levavasseur est aussi prise pour cible et reçoit régulièrement de nombreuses insultes et menaces. Début février, un débat en direct sur Facebook avec Julien Bayou, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), avait dû être interrompu en raison du « flot d’insanités » reçu en commentaires. Mi-février, elle décide de se retirer de la tête de la liste du RIC tout en assurant qu’elle ne « renonce pas aux européennes ». Ce qu’elle a fini par faire.

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