La première ministre britannique Theresa May et le président de la Commision européenne Jean-Claude Juncker à Strasbourg lundi 11 mars 2019. / Vincent Kessler / AP

L’Union européenne et le Royaume-Uni ont annoncé lundi 11 mars au soir dans un communiqué commun s’engager à trouver des modalités pour éviter le rétablissement d’une frontière dure entre l’Ulster et la République d’Irlande sans recourir au « backstop » (clause de sauvegarde) d’ici la fin 2020.

Jean-Claude Juncker a déclaré que Theresa May et lui-même, lors de l’entretien qu’ils avaient eu dans la soirée à Strasbourg, s’étaient mis d’accord sur un instrument commun apportant des clarifications sur le backstop.

« C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout »

Le président de la Commission européenne a souligné qu’il n’y aurait pas de troisième chance, pas de garanties supplémentaires apportées à la Grande-Bretagne, et que ce serait cet accord ou pas de Brexit du tout – allusion au vote prévu mardi à la Chambre des Communes sur l’accord de Brexit dans sa dernière mouture. « Notre accord fournit des clarifications et des garanties juridiques de taille à l’accord de retrait et au backstop », a dit Juncker lors d’une conférence de presse à Theresa May à Strasbourg. « C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, le vice-premier ministre britannique David Lidington a annoncé devant le Parlement que Londres avait trouvé un accord avec l’Union européenne sur des « changements légalement contraignants » à l’accord de Brexit. « Ce soir à Strasbourg, la première ministre a obtenu des changements légalement contraignants qui renforcent et améliorent l’accord de retrait et la déclaration politique », a dit M. Lidington

Soulignant que les discussions se poursuivaient entre Mme May et les dirigeants européens réunis dans la ville alsacienne où se tient une session plénière du Parlement européen, il a promis aux députés britanniques la présentation de deux documents.

« Le premier confirme que l’UE ne pourra pas piéger le Royaume-Uni dans le filet de sécurité indéfiniment », a précisé le dirigeant britannique, en référence au dispositif qui prévoit le maintien, en dernier recours, du Royaume-Uni dans une union douanière pour éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord. En outre, « l’instrument commun reflète l’engagement du Royaume-Uni et de l’UE à travailler au remplacement du filet de sécurité avec des arrangements alternatifs d’ici décembre 2020 ».

Vote du parlement britannique dès mardi

M. Lidington a appelé les députés à voter en faveur de l’accord ainsi « amélioré », lorsqu’il leur sera présenté mardi, affirmant que « ce sera le seul accord sur la table ». « Demain vous aurez à faire un choix fondamental, voter pour cet accord amélioré ou plonger le pays dans une crise politique », a-t-il mis en garde.

Le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn estime que les négociations menées par Theresa May ont échoué et appelle les députés britanniques à rejeter son accord.

Mi-janvier, les élus britanniques avaient massivement rejeté l’accord conclu par Mme May fin novembre avec Bruxelles, la renvoyant à la table des négociations.