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LA LISTE DE LA MATINALE

Vous n’en pouvez plus de passer vos dimanches soir devant « Zone Interdite » ? Vous souhaitez offrir un abonnement à un service de vidéo à la demande (SVOD, de l’anglais subscription video on demand) au petit dernier avant qu’il quitte la maison ? Voici quelques pistes qui vous permettront de faire le bon choix entre les différents catalogues.

OCS : le plus qualitatif

Si vous avez grandi avec Les Sopranos, fait les boutiques avec Carrie Bradshaw, mené l’enquête avec Matthew McConaughey en attendant l’hiver, n’allez pas chercher plus loin. Fort de son partenariat avec la chaîne câblée américaine HBO, productrice incontournable des meilleures séries de ces dernières années, le service de SVOD d’Orange propose un catalogue de haute volée, avec une diffusion à US+24, c’est-à-dire au lendemain de leur diffusion américaine, de grands titres comme True Detective, The Walking Dead ou Game of Thrones (avec la possibilité de visionner les saisons précédentes sans limite dans le temps), mais aussi une très belle offre cinéma (ce mois-ci par exemple : Call Me By Your Name, Aurore, 2 Days In Paris, Les Délices de Tokyo…) dont une grosse poignée de films pour enfants (Les Triplettes de Belleville, Boule et Bill 2…), ainsi que des documentaires et des magazines, essentiellement dédiés aux cinéphiles et « sérievores ».

Très compétitif, le prix de l’abonnement reste peu élevé en regard de la qualité de l’offre, et la navigation sur la plate-forme, sans atteindre le confort d’un Netflix, est relativement fluide. On appréciera le choix assumé d’offrir un catalogue resserré, qui privilégie réellement la qualité à la quantité – même si tout le monde n’y trouvera pas son compte – et l’entrée régulière de nouvelles productions.

Pour qui : les cinéphiles, les fans de séries anglo-saxonnes, ceux qui n’ont pas plus de deux ou trois soirs par semaine pour regarder la télévision.

Nos titres préférés : Game of Thrones, True Detective, The Handmaid’s Tale, Crashing, The Knick

Prix : 9,99 € par mois pour deux écrans en simultané ; 11,99 € pour trois écrans en simultané, accès possible via votre distributeur de contenus (box TV, Playstation…).

Netflix : le plus généraliste

Numéro un du marché, la plate-forme américaine s’est en quelques années imposée dans plus de cinq millions de foyers français. Chaque semaine, une dizaine de titres viennent enrichir son catalogue, déjà pléthorique, dont un bon nombre de productions originales. Or, si beaucoup de téléspectateurs s’étaient abonnés pour House of Cards, combien l’ont fait pour Plan cœur ? Plus que pour la qualité de son offre, on s’abonne à Netflix pour être certain d’avoir toujours quelque chose à regarder. De Narcos à Sex Education, de Saint Laurent à un vieux film des frères Cohen, Netflix ratisse ultra-large. Elle occupe en outre une place importante sur le créneau de la science-fiction, avec des productions originales innovantes (Umbrella Academy, Jessica Jones…) et sur celui des true crime, ces docu-séries consacrées à une enquête policière (Making a Murderer, The Keepers…).

A noter que Netflix s’impose désormais comme un producteur majeur de longs-métrages. Tous ne sont pas réussis, mais rien que Roma, le film d’Alfonso Cuaron, vaut largement le prix d’un abonnement. Moins connue, l’offre abondante de documentaires et séries sur la cuisine et la décoration que propose Netflix (Chef’s Table, The World’s Most Extraordinary Homes…).

Seule condition pour profiter à fond de la plate-forme : ne pas se laisser décourager par la surabondance de l’offre et éviter d’appuyer sur le bouton Netflix juste pour « voir ce qu’il y a ». Notre conseil ? Ne suivez surtout pas les recommandations de l’algorithme et lisez plutôt nos critiques !

Pour qui : les accros de la zappette, les retraités allergiques à « Des chiffres et des lettres », ceux que la technologie rebute (la plate-forme est de loin la plus simple à utiliser), les baroudeurs qui veulent s’offrir une pause série entre deux avions (Netflix a le grand avantage de fonctionner à peu près correctement, même en cas de Wi-Fi faiblard)…

Nos titres préférés : Sex Education, La Casa de Papel, The Haunting of Hill House, What happened, Miss Simone?...

Prix : 7,99 € par mois pour un écran et sans HD, 10,99 € pour deux écrans en simultané avec la HD, 13,99 € pour quatre écrans avec l’ultra HD.

Amazon Prime : le plus économique

Encore méconnue, l’offre de contenus vidéo à la demande d’Amazon est uniquement vendue avec l’abonnement Prime, qui permet pour une somme forfaitaire (mensuelle ou annuelle) de recevoir une grande partie des produits vendus sur la plate-forme plus rapidement et sans payer la livraison à chaque commande. Si le géant du commerce en ligne s’est surtout lancé sur le créneau de la vidéo à la demande pour mettre à profit les milliards de données récoltées auprès de ses clients, il produit depuis peu ses propres séries, films et documentaires. On y trouvera de gros ratages (la franchouillarde Deutsch-les-Landes ; Crisis in Six Scenes, réalisé par Woody Allen) et de franches réussites (The Good Fight, spin-off de The Good Wife ; Homecoming, avec Julia Roberts). On peut également y voir ou revoir Damages, This Is Us, Seinfeld ou Mr Robot. Les investissements dans les productions originales (séries, longs-métrages ou documentaires) devraient venir étoffer un catalogue un peu maigre pour l’instant, voire assez ringard côté films (Infidèle, Mange, prie, aime, Jurassic Park…).

Pour qui : les jeunes parents, l’arrivée d’un bébé coïncidant neuf fois sur dix avec la souscription d’un abonnement Prime, au moins tant que dure l’âge des couches.

Nos titres préférés : The Good Fight, Mr. Robot, Les Tudors, Downtown Abbey

Prix : Prime Video est compris dans l’offre Prime d’Amazon, à 49 € par an ou 5,99 € par mois.

Canal+ Séries, le petit dernier

Tout juste lancé, le nouveau service de SVOD du groupe Canal+ a l’ambition de faire oublier l’échec de CanalPlay, conçue à l’origine comme une réponse à Netflix, en proposant une nouvelle offre sans cinéma ni sport mais ciblant uniquement les amateurs de séries, généralement déjà clients de la plate-forme américaine. Proposée à un prix d’entrée inférieur à celui de Netflix, l’offre se compose pour son lancement de 136 titres, dont les créations originales de Canal+, qui rencontrent un grand succès critique : Engrenages, Hippocrate, Gomorra… Mais aussi de nombreuses acquisitions, comme les multiprimées Killing Eve et The Americans, ou encore L’Amie prodigieuse. Devraient également y figurer Le Bureau des légendes et Vernon Subutex, diffusé en avril sur la chaîne. « Près de 90 % » des ­titres seront « exclusifs » et garantis « pas vus sur Netflix », affirme ­Canal+.

Surtout, Canal+ Séries a l’avantage, comme Netflix (mais uniquement sur appli mobile et sur certains titres) de proposer le téléchargement d’épisodes, ce qui permet de les regarder hors connexion.

Pour qui : les fans de « l’esprit Canal », ceux qui prennent souvent le train ou l’avion, les petits budgets exigeants.

Prix : 6,99 € par mois pour un utilisateur, 9,99 € pour deux utilisateurs en simultané, 11,99 € pour quatre utilisateurs en simultané.

Et aussi…

Plusieurs offres françaises existent pour les amateurs de cinéma d’auteur. Généralement dotées d’un catalogue réduit mais soigneusement choisi, ces plates-formes proposent des raretés, des cycles thématiques ou des œuvres méconnues de réalisateurs devenus stars.

Citons entre autres La Cinetek, créée par les réalisateurs Pascale Ferran, Cédric Klapisch et Laurent Cantet, qui propose différentes formules : 2,99 euros pour un film à l’unité ou pour un abonnement à « la sélection du mois » (dix films choisis autour d’une thématique). Idéal pour rattraper tout Bergman ou découvrir le Pedro Almodovar des années 1980.

Pour les films grand public récents, c’est plutôt sur FilmoTV que ça se passe. Disponible sur toutes les box Internet, pour un abonnement de 6,99 euros par mois (on peut aussi louer ou acheter chaque film à l’unité), la plate-forme propose un catalogue de qualité mais destiné à un public large. On peut y voir en ce moment Le Grand Bain, Les Chatouilles, Cold War ou encore A Star Is Born.