Le capitaine du Paris-Saint-Germain, Thiago Silva, espère oublier la désillusion face à Manchester United. / FRANCK FIFE / AFP

Le Paris-Saint-Germain (PSG) a beaucoup à se faire pardonner, trop peut-être. Alors battre l’Olympique de Marseille (OM), dimanche 17 mars au Parc des Princes, comme depuis 2010 en Ligue 1, ne suffira peut-être pas. Mais c’est le minimum pour entamer le long chemin de la rédemption après cette troisième élimination d’affilée en huitièmes de finale de la Ligue des champions, cette fois-ci dans un match improbable face à Manchester United (défaite 3-1).

Une nouvelle fois humiliés aux yeux de l’Europe du football, les joueurs parisiens ressentent forcément la pression. Les ultras du PSG ont déjà manifesté leur mécontentement : d’abord par un communiqué au titre évocateur, « Achetez-vous des couilles ou dégagez », puis, il y a exactement une semaine, en venant huer leur équipe lors d’un entraînement délocalisé au Parc des Princes pour raisons de sécurité. Mardi, le Collectif Ultras Paris (CUP) avait également boycotté le déplacement à Dijon, la première rencontre post-désillusion européenne.

L’entraîneur Thomas Tuchel est à la manœuvre pour calmer les supporteurs. / JOHN SIBLEY / Action Images via Reuters

Ce soir, la venue du traditionnel rival marseillais est une occasion unique pour les mécontents de se manifester à nouveau. Selon les informations de Canal+, au coup d’envoi, la tribune Auteuil sera vide pendant trente minutes, le CUP ayant appelé à une grève temporaire des encouragements. Lorsque les plus ardents supporteurs auront regagné leur place, la sécurité du PSG craint des banderoles hostiles et des fumigènes.

« Gagner dimanche ne changera rien »

Relativement épargné au milieu du flot de critiques, qui touchent les joueurs mais aussi la direction du club, l’entraîneur allemand Thomas Tuchel a tenté d’apaiser la situation. « Honnêtement, si quelques supporters font cela, cela me rend triste parce que ce n’est pas mérité ! Je sais qu’ils sont tristes, en colère, déçus. Mais les plus tristes, les plus déçus, ce sont nous, le staff et les joueurs, a-t-il défendu en conférence de presse d’avant-match. On sait qu’ils sont déçus, ce n’est pas nécessaire de nous le montrer encore, encore et encore. On a compris. »

Leader du championnat avec dix-sept points d’avance sur Lille, et deux matchs en retard à jouer, soit un gouffre potentiel de vingt-trois points d’écart, le PSG ne met pas en jeu contre les Marseillais sa domination nationale. Face à Marseille, le PSG achète la paix sociale et du temps.

Avec les absences prolongées d’Edinson Cavani et surtout de Neymar, c’est une nouvelle fois sur les épaules de Kylian Mbappé que va reposer une grande partie de la pression. Sur le banc à l’aller, sanctionné pour un retard à la causerie d’avant-match, la jeune vedette voudra faire oublier sa prestation en demi-teinte face à Manchester United. Meilleur buteur du championnat avec le total hallucinant de vingt-cinq buts en vingt-deux rencontres disputées, Mbappé sait que réaliser un grand match dans ce contexte marque toujours les esprits.

S’il en est bien un qui garde les idées claires, c’est Thomas Tuchel. Pas de risque d’oublier l’essentiel avec l’exigeant coach allemand. « C’est un match très grand, spécial, super important. On le sait, a-t-il déclaré avant d’asséner une vérité douloureuse. Mais en même temps, si on peut gagner dimanche, cela ne changera rien. Nous ne jouerons pas le quart de finale de Ligue des champions… »

Incertitude pour Mario Balotelli

La nouvelle star marseillaise n’a pas pris l’avion pour Paris hier avec ses coéquipiers. Incertain [son problème physique n’a pas été précisé], Mario Balotelli est arrivé dimanche au Bourget et devrait décider, en accord avec le staff médical de l’OM, s’il tient finalement sa place. Auteur de cinq matchs en sept matchs depuis son arrivée en janvier, l’avant-centre italien a été très important dans l’embellie marseillaise.