Le président de la Chambre des communes, John Bercow, le 14 mars. / HANDOUT / REUTERS

A onze jours de l’échéance théorique du divorce avec l’Union européenne, le Brexit s’est transformé, lundi 18 mars, en crise politique ouverte. Alors que Theresa May tente désespérément de rallier les suffrages des députés pour organiser un troisième vote destiné à avaliser enfin l’accord qu’elle a négocié avec l’UE, le speaker (président) de la Chambre des communes, John Bercow, a posé un obstacle massif sur sa route : il n’autorisera pas un nouveau vote sur un texte identique, a-t-il statué dans l’après-midi de lundi.

Se référant à une jurisprudence parlementaire datant de 1604, il stopperait Mme May si, comme c’est son intention, elle cherchait à faire revoter les députés sur « une motion identique ou substantiellement identique » à celle qu’ils ont massivement rejetée le 12 mars. Downing Street reconnaissant que les négociations sont arrêtées avec l’UE, un troisième vote porterait logiquement sur un texte identique.

La décision du speaker revient donc à bloquer l’initiative de la première ministre et à favoriser le projet de certains députés de façonner un nouvel accord avec l’UE se traduisant par un Brexit plus soft que celui de Mme May. La motion destinée à ratifier ce dernier a déjà été repoussée à deux reprises – le 15 janvier et