Agnès Buzyn à l’Assemblée nationale, le 19 mars. / FRANCOIS GUILLOT / AFP

Après s’être aventurée sur un terrain explosif, Agnès Buzyn fait un pas en arrière. La ministre des solidarités et de la santé a assuré mardi 19 mars qu’« aucune modification de l’âge minimal de départ à la retraite » n’était « envisagée » par le gouvernement, après s’être pourtant prononcée, dimanche, en faveur d’un « allongement de la durée de travail ».

Interrogée sur le sujet lors des questions au gouvernement, la ministre a répondu :

« Aucune modification de l’âge minimal de départ à la retraite n’est envisagée, ni (n’est) sur la table des négociations que pilote le Haut Commissaire à la réforme des retraites (Jean-Paul Delevoye). Ce n’est pas non plus le sens des propos que j’ai tenus dimanche et dont les diverses interprétations sont à l’origine d’une polémique. »

Les propos tenus par la ministre dimanche avaient fait bondir les syndicats, alors que le gouvernement s’est engagé à ne pas toucher à l’âge légal de départ, fixé à 62 ans, conformément aux promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

« Créer un système de retraite plus lisible »

« La priorité du gouvernement » est « de créer un système universel de retraite plus lisible, plus équitable et plus juste, qui donne pour un même euro cotisé les mêmes droits à chacun », a rappelé Mme Buzyn à l’Assemblée mardi.

« Pour qu’il soit parfaitement juste, nous devons également permettre à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de pouvoir continuer à travailler après l’âge minimal de départ à la retraite et d’être avantagés financièrement à le faire », a-t-elle ajouté.

« Les pistes d’incitation sur lesquelles travaille le Haut Commissaire visent à accompagner un phénomène de société, l’allongement de la durée de la vie, qui est un défi d’avenir pour notre société comme pour nos voisins européens, et que nous devons relever collectivement. Je n’ai rien dit d’autre. »

« Laissons donc cette réforme (...) se préparer dans des conditions sereines », a-t-elle souligné, exprimant sa « confiance dans l’engagement du Haut Commissaire » qui « maintiendra » selon elle « un dialogue constant avec les partenaires sociaux pour mener à bien ses travaux ».

M. Delevoy s’était dit « très surpris » des déclarations de Mme Buzyn. « J’ai vu émerger ce débat, ce n’est pas le mien », avait-il assuré au Monde.