Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, le 18 mars, à Washington. / ERIN SCOTT / REUTERS

En visite aux Etats-Unis, le président brésilien, Jair Bolsonaro est reçu mardi 19 mars par son homologue, Donald Trump, avec l’espoir de nouer une alliance conservatrice. Nationalistes, antiécologistes et opposés à toute forme de multilatéralisme, les deux chefs d’Etat n’ont jamais caché leur admiration réciproque.

« Pour la première fois depuis longtemps, un président brésilien qui n’est pas antiaméricain vient à Washington, a notamment tweeté M. Bolsonaro. C’est le commencement d’une alliance pour la liberté et la prospérité, comme les Brésiliens l’ont toujours désirée. »

C’est d’ailleurs le premier voyage de M. Bolsonaro à l’étranger pour une rencontre bilatérale depuis qu’il a pris ses fonctions, le 1er janvier. Au programme de cette visite à Washington : tête-à-tête dans le bureau Ovale, déjeuner de travail et conférence de presse commune dans les jardins de la Maison Blanche.

Avant le départ de M. Bolsonaro pour Washington, le porte-parole de la présidence brésilienne, Otavio do Rêgo Barros, avait déclaré que cette visite était « un signe de la priorité que le gouvernement attribue à la construction d’une association solide avec les Etats-Unis ».

« Nous voulons rendre au Brésil sa grandeur »

Les deux hommes, qui dénoncent régulièrement « les dangers du socialisme » sous toutes ses formes, devraient profiter de cette rencontre pour accroître encore la pression sur le président vénézuélien, Nicolas Maduro, dont ils réclament avec force le départ depuis qu’ils ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme président par intérim.

En le recevant à la fin de février à Brasilia, Jair Bolsonaro avait salué Juan Guaido comme son « frère », le qualifiant de symbole d’« espérance ». MM. Bolsonaro et Trump devraient aussi discuter de mesures pour accroître le commerce bilatéral et de la possibilité de l’entrée du Brésil dans l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Lundi, le président brésilien a signé un accord avec des entreprises états-uniennes pour permettre le lancement de satellites commerciaux américains de la base d’Alcantara, dans l’Etat septentrional de Maranhão. « Nous devrions remercier Dieu pour le récent changement d’idéologie au Brésil, a-t-il dit devant la Chambre de commerce états-unienne. Nous voulons rendre au Brésil sa grandeur, tout comme Trump veut rendre sa grandeur à l’Amérique. » Mais l’accord doit encore être approuvé par le Congrès brésilien, qui avait bloqué un engagement similaire de l’ancien président Fernando Henrique Cardoso (1995-2003) au motif que le Brésil perdrait de sa souveraineté face aux Etats-Unis.