Sundar Pichai, PDG de Google, annonce le service de jeu vidéo de l’entreprise. / STEPHEN LAM / REUTERS

Google a annoncé Stadia, un service de jeu vidéo à la demande disponible sur tous les périphériques connectés ou presque (TV, tablettes, smartphones, ordinateurs, box…). A la manière de Netflix, dont il est l’équivalent pour le jeu vidéo, il permettra de jouer sur n’importe laquelle de ces machines, via le réseau Internet. « Ce n’est pas un boîtier, c’est un service », a insisté Phil Harrison, président de la division jeu vidéo du groupe. L’offre de Google sera lancée au cours de l’année 2019 en Amérique du Nord, en Europe et au Royaume-Uni. Le prix et le modèle économique n’ont pas été abordés.

Stadia ne nécessitera pas de console dédiée, mais Google commercialisera une manette spécifique, qui sera notamment connectée au service en Wi-Fi. Semblable à un contrôleur PlayStation 4 ou Xbox One, elle se démarque surtout par son bouton permettant d’appeler l’assistance Google.

Le jeu à la demande, partout, avec n’importe qui

Les principales fonctionnalités du service sont sa souplesse : exactement comme Netflix, une partie débutée sur un écran peut être immédiatement continuée sur un autre. Google entend même permettre de rejoindre une partie de jeu vidéo diffusée sur YouTube. « Imaginez que vous regardez un jeu Assassin’s Creed sur YouTube, vous voyez un bouton “Jouer” qui apparaît, et en seulement cinq secondes, sans téléchargement, Stadia vous offre un accès instantané au jeu. Nous réduisons l’écart entre le fait de vouloir jouer à un jeu et d’y jouer », explique Phil Harrison.

La manette qui permettra à jouer aux jeux sur Stadia. / Google

Variante prometteuse de ce concept, la possibilité de partager son jeu par e-mail ou réseau social pour qu’un ami en prenne la suite instantanément. Le service permettra également de jouer en écran partagé, une fonctionnalité très populaire auprès des amateurs de jeu vidéo à plusieurs.

Des zones d’ombre et une inquiétude pour l’environnement

Google crée une division jeu vidéo, Stadia Games & Entertainment, dont la Canadienne Jade Raymond (ex-Ubisoft et EA), recrutée en mars, prend la tête. Peu de jeux ont pour l’instant été annoncés ou évoqués, à part Doom Eternal, Assassin’s Creed Odyssey, ou encore Rime. La conférence, d’un intérêt très inégal, a en revanche été l’occasion pour Google d’insister sur la promesse de confort visuel de son service, qui gérera l’affichage HDR (couleurs et contraste élevé), la 4k et 8k (les définitions d’images les plus hautes) et 60 FPS (fluidité considérée comme optimale).

DOOM Eternal – Trailer officiel de gameplay
Durée : 25:06

Outre le flou sur le prix et le catalogue du service, c’est également l’ergonomie qui reste obscure, certains jeux étant peu adaptés à un smartphone par exemple, tout comme sa disponibilité dans les zones où le haut débit n’est pas disponible (transports en commun, zones rurales…). Plus en profondeur, Stadia pourrait considérablement peser sur le trafic mondial d’Internet – Netflix représente déjà 15 % de la bande-passante, et même un tiers aux Etats-Unis). Autre inquiétude : l’empreinte environnementale de ce service reposant entièrement sur des superserveurs à la consommation énergétique énorme.