Fin février, des interpellations avaient eu lieu en marge des championnats du monde de ski nordique de Seefeld : cinq skieurs de fond y avaient été arrêtés (deux Autrichiens, deux Estoniens et un Kazakh). / Matthias Schrader / AP

L’opération « Aderlass » (« la saignée », en allemand), nom donné à l’enquête ouverte en Allermagne et portant sur nouvelle affaire de dopage sanguin, continue de livrer ses conclusions. Les résultats des investigations montrent que ce dossier est loin d’être circonscrit au ski et au cyclisme comme ont pu le faire apparaître les premiers éléments de l’enquête. Elle concerne en réalité « cinq sports, dont trois sports d’hiver », a déclaré, mercredi 20 mars, un porte-parole du parquet de Munich, Kai Gräber.

Au moins 21 athlètes originaires de huit pays différents sont impliqués dans ce scandale mis à jour à Erfurt, a également précisé le parquet, sans toutefois donné d’indications sur les identités et nationaités des sportifs, ni sur les sports concernés.

Cette affaire a démarré en janvier avec la confession télévisée d’un skieur de fond autrichien, Johannes Dürr, sur la chaîne publique allemande ARD.

Elle a donné lieu, fin février, à une vague d’interpellations en Allemagne et en Autriche, notamment en marge des championnats du monde de ski nordique de Seefeld : cinq skieurs de fond y avaient été arrêtés (deux Autrichiens, deux Estoniens et un Kazakh).

Quelques jours plus tard, trois autres sportifs ont avoué leur implication dans ce réseau : un autre fondeur estonien et deux cyclistes autrichiens, Stefan Denifl et Georg Preidler (membre de l’équipe française Groupama-FDJ).

40 poches de sang

Tous les sportifs ont été relâchés mais suspendus (Georg Preidler a démissionné de lui-même). Ils sont soupçonnés d’avoir eu recours à des transfusions sanguines grâce au docteur allemand Mark Schmidt.

Ce dernier, qui a également été interpellé fin février, fut jadis médecin de l’équipe cycliste Gerolsteiner, disparue fin 2008 après une succession de cas de dopage dont l’encadrement était au courant, selon les témoignages des coureurs. Il avait ensuite rebondi dans l’équipe allemande Milram, évoluant elle aussi en première division et fermée en 2010.

Les enquêteurs ont retrouvé dans son cabinet 40 poches de sang, dont toutes n’ont pas encore été attribuées à des athlètes. Les faits s’étalent entre 2011 et les récents championnats du monde de ski nordique à Seefeld in Tirol, en Autriche.

Lundi 18 mars, une cinquième personne soupçonnée d’appartenir au réseau a été arrêtée. Elle est soupçonnée d’avoir transporté des poches de sang, a également révélé le parquet de Munich.