Le président brésilien, Jair Bolsonaro (gauche), et le président des Etats-Unis, Donald Trump, à la Maison Blanche, le 19 mars. / CARLOS BARRIA / REUTERS

Unis par la haine viscérale de la gauche et la détestation de la presse traditionnelle, machine à « fake news », selon eux, Donald Trump et Jair Bolsonaro se sont entretenus, mardi 19 mars à Washington.

La première visite officielle à l’étranger du président du Brésil, présenté comme l’alter ego tropical du chef d’Etat américain a été l’occasion de confirmer l’adoration que Jair Bolsonaro voue à Donald Trump. Dans le bureau Ovale puis dans le Rose Garden de la Maison Blanche, le dirigeant d’extrême droite, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, n’a pas économisé ses éloges. « J’ai toujours admiré les Etats-Unis et cette admiration est devenue encore plus forte après votre prise de fonction », a-t-il assuré.

Jair Bolsonaro, accompagné de son fils, Eduardo, a également dit croire « pieusement » en la réélection de Donald Trump, en 2020, comblant d’aise ce dernier. « La relation que nous avons avec le Brésil n’a jamais été aussi bonne. Je pense qu’il y avait beaucoup d’hostilité avec les autres présidents, il n’y a aucune hostilité avec moi », a estimé le président des Etats-Unis après avoir rendu un hommage appuyé au « travail fantastique » de son visiteur avec lequel il partage « de nombreux points de vue similaires ».

Visite inattendue à la CIA

Cette proximité s’est vérifiée à propos du Venezuela, symbole pour les deux hommes des errements provoqués par « le socialisme ». Ils ont appelé au départ du président Nicolas Maduro au profit de Juan Guaido, soutenu par leurs deux pays. Pour faire partir le successeur d’Hugo Chavez, « toutes les options sont sur la table », a affirmé Donald Trump, même si le chef d’Etat brésilien, dont l’Etat-major s’est jusqu’ici montré réticent à toute intervention militaire au Venezuela est resté ambigu sur un éventuel recours à la force.

L’entente américano-brésilienne s’est également matérialisée par une série d’engagements en matière commerciale profitant surtout aux Etats-Unis semble, ainsi que par des facilités de visas pour les ressortissants américains souhaitant se rendre au Brésil. Dans le domaine spatial, le Brésil a aussi proposé un accès à sa base de lancement d’Alcantara, proche de la latitude de l’équateur.

En contrepartie, Donald Trump s’est engagé à soutenir la candidature du Brésil au statut de membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dont il n’est pour l’instant qu’un partenaire. Il a également évoqué dans le domaine militaire faire de ce dernier « un allié majeur hors OTAN », voire de l’intégrer à l’Alliance atlantique, tout en reconnaissant qu’« il faudra qu’[il] parle à beaucoup de monde ».

A la veille de son arrivée à Washington, Jair Bolsonaro s’était présenté sur son compte Twitter, dont il fait un usage frénétique à l’instar de Donald Trump, comme « le premier président pro-américain depuis longtemps ». Au premier jour de sa visite, il avait effectué une visite inattendue à la CIA, en dépit du rôle pour le moins controversé joué par les services américains en Amérique latine il y a plusieurs décennies. La dernière responsable brésilienne à se rendre aux Etats-Unis, Dilma Rousseff, avait reporté de deux ans sa visite après avoir découvert en 2013 qu’elle avait été espionnée par la NSA.