Des gardiens de prison à l’entrée de l’établissement d’Alençon–Condé-sur-Sarthe, le 14 mars 2019. / RAYMOND ROIG / AFP

Les surveillants de la prison d’Alençon–Condé-sur-Sarthe, en grève depuis le 6 mars, ont voté, mercredi 20 mars, la reprise du travail. Les surveillants avaient commencé une grève à la suite de l’agression le 5 mars de deux de leurs collègues par Michaël Chiolo, un détenu radicalisé.

« La majorité va reprendre le travail, il y a eu un vote à main levée ce (mercredi) matin », a déclaré M. Guimaraes, délégué national FO Pénitentiaire, tout en précisant que la reprise ne sera pas effective avant « plusieurs jours, le temps qu’une fouille générale de l’établissement soit réalisée pour le sécuriser ».

L’administration pénitentiaire a confirmé de son côté qu’un accord avait été conclu avec les grévistes et qu’une fouille générale de l’établissement, ultra sécurisé, commencerait dès jeudi.

« Cette fouille va forcément prendre un peu de temps et de moyens humains. Certains collègues parlaient ce (mercredi) matin de quatre jours. Cela fait quinze jours que les détenus ne sont pas sortis. Il y a certaines ouvertures de cellules qui vont être plus compliquées que d’autres. L’objectif est de rechercher une arme artisanale qui serait cachée depuis quelque temps, par exemple dans des faux plafonds. Il y a toujours des armes cachées qui circulent dans une prison », a déclaré M. Guimaraes.

« Il y a forcément des surveillants qui vont participer à la fouille, mais il y a surtout des surveillants d’autres établissements qui vont être sollicités, il y a d’autres services qui vont être sollicités pour ça. Parce qu’il y a les cellules à fouiller, mais aussi tous les locaux communs, les ateliers, les salles de sport, les terrains, tout ça », a-t-il ajouté.

Mardi, des discussions ont duré près de six heures à Condé entre le directeur de l’administration pénitentiaire, Stéphane Bredin, qui se rendait pour la première fois sur le site, et des représentants syndicaux locaux, selon la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) et FO.

Selon Emmanuel Guimaraes, les surveillants ont obtenu des revendications « locales liées à la sécurité et à la gestion de l’établissement, notamment la dotation de matériels spécifiques ou encore un renfort de personnel », qui se fera selon lui « malheureusement au détriment d’autres établissements ». « Condé va être privilégiée, la carence d’effectifs va être en partie compensée », a-t-il ajouté.

Radicalisé en prison, Michaël Chiolo, 27 ans, avait poignardé avec un couteau en céramique deux surveillants le 5 mars avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de dix heures dans l’unité de vie familiale de la prison. Après de vaines négociations, le RAID avait lancé l’assaut, interpellant le détenu et blessant mortellement sa compagne.

Cinq prisonniers de l’établissement pénitentiaire soupçonnés de complicité avec Michaël Chiolo ont été placés lundi en garde à vue.